Une baisse de 12 % en un an. Le nombre de morts du sida dans le monde a enregistré en 2013 sa plus forte chute depuis le pic de l'épidémie en 2005, avec 1,5 million de victimes.
L'Onusida, programme de l'Organisation des Nations unies sur le VIH, dont les données ont été divulguées, mercredi 16 juillet, souligne qu'il y a eu 200 000 morts de moins liées au virus du sida cette année. Depuis neuf ans, il recule régulièrement de 100 000 par an en moyenne.
Le nombre de nouvelles infections au VIH s'est lui aussi réduit, passant de 2,2 millions en 2012 à 2,1 millions en 2013. Depuis 2005, les nouvelles infections ont au total baissé de 27,6 % dans le monde. Les nouvelles contaminations concernent en très grande majorité l'Afrique subsaharienne, qui reste la région la plus touchée par le virus, avec 1,5 million de nouvelles infections l'an dernier, dont 210 000 enfants. Entre 2005 et 2013, ce chiffre a baissé de 33 %.
Selon le rapport, les trois quarts des nouvelles infections enregistrées en 2013 étaient concentrées dans 15 pays seulement : Afrique du Sud, Brésil, Cameroun, Chine, Etats-Unis, Russie, Inde, Indonésie, Kenya, Mozambique, Nigeria, Tanzanie, Ouganda, Zambie et Zimbabwe.
L'Onusida s'est aussi réjouie de l'augmentation des ressources financières allouées à la lutte contre la maladie : 19,1 milliards de dollars (14 milliards d'euros) étaient disponibles l'an dernier, contre seulement 4,6 milliards il y a dix ans (3,4 milliards d'euros). L'organisation estime toutefois qu'il faudrait entre 22 et 24 milliards de dollars par an pour financer complètement le programme de lutte.
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VERS UN CONTRÔLE DE L'ÉPIDÉMIE
L'organisme onusien se félicite ainsi d'enregister « plus d'avancées en cinq ans que lors des 23 années précédentes ». Le directeur exécutif de l'Onusida, Michel Sibidé, a même estimé que ces bons chiffres laissaient entrevoir une possibilité de « mettre fin à l'épidémie de sida dans toutes les régions, tous les pays, tous les lieux, dans toutes les populations et toutes les communautés ».
Un contrôle de l'épidémie est envisageable dans une quinzaine d'années, affirme M. Sidibé, qui en appelle à la communauté internationale :
« S'ouvre à nous une fragile fenêtre de cinq ans durant lesquelles nous devrons construire à partir des avancées qui ont été réalisées. »
En mettant fin à l'épidémie d'ici à 2030, le monde éviterait 18 millions de nouvelles infections et 11,2 millions de décès liés au sida entre 2013 et 2030.
24 % DES ENFANTS TRAITÉS
Malgré des données positives et ces déclarations teintées d'optimisme, l'Onusida met en garde contre un relâchement dans la lutte contre la maladie. « 22 millions de personnes n'ont pas accès à un traitement salvateur », rappelle ainsi M. Sidibé. Seuls 38 % de l'ensemble des adultes vivant avec le VIH bénéficient d'un traitement, contre 24 % des enfants.
A la fin de l'année 2013, 12,9 millions de séropositifs avaient accès à un traitement antirétroviral, soit près de trois millions de plus que l'année précédente, tandis qu'en 2010, ils n'étaient que cinq millions.
En outre, le nombre de personnes vivant avec le virus du sida a encore légèrement progressé l'an dernier, passant à 35 millions en 2013, contre 34,6 millions en 2012. Les pays les plus touchés par l'épidémie restent l'Afrique du Sud et le Nigeria.
L'Onusida estime par ailleurs que « 19 millions de personnes ne savent pas qu'elles sont VIH-positifs (...) car elles sont marginalisées, criminalisées, discriminées. » Une ignorance particulièrement prégnante chez les prostituées et les prisonniers. L'Onusida souhaite donc accélérer les tests de dépistage dans les cinq ans à venir et développer l'accès aux préservatifs.
Depuis le début des années 1980, quelque 39 millions de malades sur les 78 millions de personnes touchées sont morts. La 20e conférence internationale sur le sida se tiendra du 20 au 25 juillet à Melbourne (Australie).
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