
La justice égyptienne a condamné sept hommes à la prison à vie, mercredi 16 juillet, pour des agressions sexuelles commises lors de rassemblements sur la place Tahrir, au Caire, une décision exemplaire dans ce pays qui a promis de lutter contre ces violences. Deux autres personnes ont été condamnées à vingt ans de prison.
Les neuf condamnés devront également dédommager les victimes et seront placés sous surveillance policière pour une période de cinq ans après avoir purgé leur peine.
Depuis la révolte de 2011 qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir, le problème des agressions sexuelles est devenu de plus en plus grave en Egypte, où la quasi-totalité des femmes disent avoir été un jour victime d'agression ou de harcèlement.
Ces sept hommes, les premiers à être condamnés dans ce genre d'affaire, étaient jugés pour enlèvement, viol, agression sexuelle, tentative de meurtre et torture sur plusieurs femmes lors de quatre agressions distinctes, commises en 2013 et 2014, dont l'une durant les célébrations marquant la victoire d'Abdel Fattah Al-Sissi à l'élection présidentielle en juin.
AGGRAVATION DEPUIS LA RÉVOLUTION
Les abords de la place Tahrir, où s'étaient massées des dizaines de milliers de personnes, avaient été lors des festivités le théâtre d'agressions qui avaient provoqué l'indignation, notamment après la diffusion d'une vidéo montrant une jeune femme nue portant des traces de sang et des ecchymoses, escortée par des policiers et une ambulance au milieu de la foule.
Les autorités avaient alors promis de lutter contre les violences sexuelles, et la semaine suivante, treize hommes ont été traduits en justice pour agressions sexuelles en réunion.
Les agressions sexuelles se sont largement aggravées depuis la chute du régime Moubarak, plusieurs femmes égyptiennes et étrangères ayant été prises pour cibles dans des rassemblements, notamment sur l'emblématique place Tahrir, épicentre des manifestations.
L'Egypte a adopté récemment sa toute première législation punissant spécifiquement le harcèlement sexuel, avec une série de sanctions allant de l'amende à la prison ferme, avec des peines plus sévères en cas de position de supériorité hiérarchique au travail ou d'usage d'une arme.
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