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Deux médicaments préventifs prometteurs - Migraine

Le Dr Marc Schwob, Président de l’association France migraine, auteur de « SOS migraine. 100 solutions pour vaincre la migraine » (éd. le Cherche midi).
Le Dr Marc Schwob, Président de l’association France migraine, auteur de « SOS migraine. 100 solutions pour vaincre la migraine » (éd. le Cherche midi). © DR
Sabine de la Brosse , Mis à jour le

Le Dr Marc Schwob* explique l’action ciblée de ces deux nouvelles molécules sans effets secondaires.

Paris Match. Tout le monde, une fois dans sa vie, a souffert de maux de tête. Comment établir un réel diagnostic de migraine ?
Dr Marc Schwob. Lorsque les céphalées sont répétitives, accompagnées d’autres troubles et disparaissent en moins de soixante-douze heures. Il existe deux formes de migraine. La plus fréquente, dite “sans aura”, est associée à des nausées, à des intolérances au bruit, à la lumière… Celle “avec aura” peut être accompagnée de troubles de la vue, de la parole, de la sensibilité d’un membre…

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S’agit-il d’une maladie à prédisposition familiale ?
Il existe un facteur héréditaire. Des chercheurs français ont découvert une anomalie génétique sur les chromosomes 19 et 22. Chez les personnes prédisposées, certains facteurs, tels le stress, les règles, l’alcool… peuvent déclencher une crise.

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Quand conseillez-vous un examen d’imagerie médicale ?
Dès qu’un patient présente un trouble neurologique, comme une migraine brutale et très fortement aggravée, un examen d’IRM est conseillé. Chez les migraineux de plus de 40 ans, une radiographie du rachis cervical peut révéler une arthrose qui intensifie la migraine, dont la douleur peut être soulagée par la kinésithérapie.

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Actuellement, de quels traitements dispose-t-on pour soulager ces migraines ?
On dispose de traitements de crise et d’autres à but préventif (traitements de fond). Les premiers comportent des médicaments couramment utilisés pour des maux de tête et ceux d’une famille plus récente : les triptans. Depuis environ deux ans, on les administre par patch ou par voie nasale. Si les triptans soulagent les crises, ils ne diminuent pas leur fréquence, d’où l’utilité des traitements de fond.

Quels sont actuellement les traitements médicamenteux préventifs ?
On prescrit toujours des bêtabloquants et, plus récemment, des antiépileptiques. Mais si ces médicaments se révèlent efficaces, ils ont l’inconvénient d’entraîner des effets secondaires : prise de poids pour les premiers, somnolence pour les seconds.

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Quel mécanisme déclenche une migraine ?
Une décharge électrique se produit à l’arrière du crâne, au niveau du cortex, et se propage vers l’avant en stimulant les fibres du nerf sensitif de la douleur : le trijumeau. Ce processus est déclenché par l’activation anormale d’une protéine appelée “CGRP” (calcitonin gene-related peptide). Toutes les formes de migraine ont cette même origine.

Quels sont les deux nouveaux médicaments préventifs particulièrement porteurs d’espoir ?
Il s’agit de deux anticorps, ALD 403 et LY 295, qui bloquent l’action néfaste de la protéine CGRP, responsable de la douleur.

Deux nouvelles molécules sans effets secondaires

Les résultats d’études avec ces anticorps sont-ils probants ?
Deux études comparatives contre placebo ont été réalisées, l’une à Londres à la Princess Margaret Migraine Clinic sur 163 patients, l’autre en Arizona (Etats-Unis) à la Mayo Clinic sur 217 patients, tous atteints de migraines fréquentes (entre environ cinq et quatorze jours par mois). En Angleterre, le protocole a consisté en une injection intraveineuse tous les trente jours du produit ALD 403 pendant trois mois et, aux Etats-Unis, par injection sous-cutanée du LY 295 tous les quinze jours, durant trois mois.

Ces médicaments préventifs se sont-ils révélés plus performants que les traitements actuels ?
Les deux produits ont montré une efficacité à peu près similaire : on a observé plus de 40 % d’amélioration, durant l’étude et dans les trois mois qui ont suivi, c’est-à-dire une diminution d’environ cinq ou six jours de migraine par mois et, avantage d’une très grande importance, on n’a pas relevé d’effets secondaires, ce qui est tout à fait nouveau dans cette stratégie médicamenteuse préventive des migraines.

Quelle sera la prochaine étape ?
Les études seront poursuivies. Les chercheurs devraient mettre en route des essais avec un mode d’administration par patch.

Quand peut-on espérer pouvoir bénéficier de ces nouveaux traitements ?
Si leur efficacité et leur tolérance se confirment, probablement dans trois à cinq ans.

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