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Expeditions Tara 2014

Expédition Tara: ce plastique qui gave nos poissons

L’expédition Tara a débuté son tour de la Méditerranée il y a un mois et demi, pour étudier la pollution par les plastiques. La goélette Tara est un bateau océanographique et à son bord, des scientifiques prélèvent des échantillons d’eau de mer en vue d’analyses. Après les côtes françaises et italiennes, la Sardaigne, le bateau est en ce moment au port de Vlora, en Albanie.

Une espèce de poisson-pierre prisonnié d'un filet abandonné dans les fonds marins de la côte italienne.
Une espèce de poisson-pierre prisonnié d'un filet abandonné dans les fonds marins de la côte italienne. Franco Banfi /Gettyimages
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De notre envoyée spéciale à bord de Tara

En 2013, 288 millions de tonnes de plastique ont été fabriquées dans le monde, dont une grande partie finira comme déchet en mer. La mer Méditerranée est réputée la plus polluée par les déchets de plastiques.

Coquillages, crustacés et plastiques

Partie le 27 mai des côtes françaises, la goélette Tara a accosté au port de Vlora, au sud de l’Albanie, pour sa 10e escale. Les scientifiques de l’expédition sont heureux : une centaine d’échantillons d’eau de mer a déjà été collectée. L’objectif est de connaître et de comprendre quels sont les organismes vivants qui colonisent les micros morceaux de plastique présents dans l’eau de mer.

Car avec les courants, ces plastiques se comportent comme de petits radeaux, qui voyagent et emmènent avec eux du plancton, des micro-coquillages, ou des algues ; organismes qui à leur tour peuvent coloniser et déséquilibrer des environnements où ils n’ont aucun prédateur.
Ces résidus de plastique sont apportés par les fleuves, les poubelles des navires, ou encore les décharges en bord de mer.

Comme la Méditerranée est une mer fermée, les déchets y restent piégés. On les retrouve sur les plages, mais les grandes fosses marines, à plus de 700 m de profondeur, à distance des côtes, sont elles aussi jonchées de macro-débris comme les sacs et les bouteilles en plastique.

A bord de Tara, Amanda Elineau, ingénieure en biologie marine au CNRS, collecte les échantillons en surface à l’aide d’un filet dit « filet manta », qui est régulièrement mis à l’eau depuis le début du périple.

« Il y avait beaucoup de plastiques dans les échantillons, explique la scientifique. Certains endroits avec beaucoup plus de plastique que d'organismes dans le filet. Quand on a passé le détroit de Messine, il y a avait déjà pas mal de macro-déchets en mer : des bouteilles, des sacs plastiques qui se baladaient. Et dans le filet manta, il y avait effectivement beaucoup de micro-plastiques. »

Conséquences irréversibles sur la faune

A partir de là, quelles conséquences ces matières plastiques ont-elles sur la faune ? François Galgani, océanographe au laboratoire Ifremer, à Bastia, fait parti de l'expédition.

« On connaît des étranglements [d'espèces animales, ndlr] dans les déchets qui flottent ou bien dans les filets abandonnés. Il y a aussi l'ingestion, par les tortues par exemple. En Méditerranée, dans certaines régions, jusqu'à 70% de certaines espèces contiennent des déchets. Il y a également les poissons qui viennent en surface. Involontairement, ils avalent des micro-plastiques. Et puis il peut y avoir d'autres espèces, comme les oiseaux. Eux, ce sont plutôt des particules de petites tailles. Les oiseaux les prennent pour des oeufs ou simplement sont attirés par la couleur et les avalent. Certains les gardent parce que ça les aide à digérer. Dans certains cas, ça peut aller jusqu'à la mort. Mais c'est difficile de montrer que c'est le plastique qui est directement responsables de leur mort. »

Au regard des législations et des contextes différents tout autour du bassin méditerranéen, le problème est loin d’être résolu, et les déchets de plastique déjà en mer y restent, car certains d’entre eux mettront des années à se dégrader.

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