« Applis » : Apple critiqué par Bruxelles pour la protection des consommateurs
L’américain accusé de ne pas en faire assez pour les achats d’applications intégrées dans des jeux en ligne.
Par Renaud Honoré
Apple est le mauvais élève de la protection des consommateurs dans le domaine des applications sur mobiles, aux yeux de Bruxelles. La Commission européenne a pointé du doigt, vendredi, la firme de Cupertino pour ne pas avoir pris au sérieux la question des achats d’applications intégrées dans des jeux en ligne, qui ont provoqué de multiples plaintes de clients partout en Europe. Tout l’inverse de Google : ce dernier est loué pour son implication aux côtés d’autres acteurs de l’industrie qui ont « pris un certain nombre d’engagements visant à répondre aux préoccupations des consommateurs ».
Voilà plusieurs mois que l’exécutif européen s’intéresse à ce problème bien connu des parents qui laissent leurs enfants jouer avec leur smartphone ou leur tablette : ces derniers croient jouer avec un jeu gratuit, mais rapidement on leur propose l’achat d’« applis » supplémentaires en cours de jeu. Une manipulation malheureuse, et les parents découvrent ensuite que leur carte de crédit a été débitée sans leur consentement…
Devant les plaintes fréquentes, la Commission et les autorités nationales ont lancé, en février, un processus avec l’industrie. Une étude relayée par Bruxelles estime que « environ 80 % des revenus d’un fournisseur d’applications – estimés à plus de 10 milliards d’euros par an – proviennent de ce que l’on appelle communément les achats dans l’application ». Raison pour laquelle les Européens voulaient obtenir rapidement des engagements des acteurs, pour mettre fin aux « faux jeux gratuits » qui encouragent les enfants à acheter, ou à ceux où la carte de crédit du consommateur est débitée sans le consentement exprès. Par rapport à ces demandes, les efforts de Google sont loués par Bruxelles. Des changements « dont la mise en œuvre sera achevée d’ici à la fin septembre 2014 » ont été annoncés par le géant américain : plus de mot « gratuit » quand les jeux intègrent des achats d’« apps », et adaptation des paramètres par défaut pour les paiements. Du côté d’Apple, en revanche, on a « proposé de se pencher sur la question », mais sans « aucune solution concrète immédiate à ce jour pour traiter les craintes liées, en particulier, à l’autorisation de paiement, dixit la Commission. La firme à la pomme a réagi à ces assertions, en proclamant être « moteur de l’industrie dans le domaine du contrôle parental » avec des améliorations faites dans l’année écoulée pour que « toutes les “apps” qui permettaient les achats intégrés soient clairement identifiées ». Reste à convaincre les autorités nationales, alors que des actions en justice sont toujours possibles si le droit des consommateurs est bafoué.