VIDEO. Crise à l'UMP : Dominique, bénévole, a déchiré sa carte d'adhérente

 

VIDEO. Crise à l'UMP : Dominique, bénévole, a déchiré sa carte d'adhérente

    Quand elle se souvient de ses années passées à l'UMP, le ton monte, son débit de parole s'accélère soudainement. « C'est que j'en ai encore gros sur le coeur. Ils ont tout gâch?, s'emporte Dominique, 63 ans, qui a tout simplement déchiré sa carte du parti en octobre dernier. Bien avant que l'affaire Bygmalion n'éclate, mais « écoeurée », déjà à l'époque, « par le climat de haine et tout cet argent brassé au profit de seulement quelques-uns ».

    Militante à l'UMP depuis sa création en 2002, et même avant au RPR, Dominique a longtemps fait partie de ces bénévoles qui dans l'ombre Å?uvrent chaque jour au fonctionnement du parti. « Ã?a m'arrivait de venir deux ou trois fois par semaine au siège, se souvient-elle, notamment pendant la présidentielle de 2012 ou encore l'année dernière pour le Sarkothon. »

    Ce dernier épisode, qui a permis au parti de récolter plus de 11 Mâ?¬ en deux mois après l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, reste particulièrement gravé dans sa mémoire. « On s'occupait de la réception et du tri des chèques. Il fallait voir, ça arrivait par bannettes entières et avec des dons incroyables. Parfois jusqu'à 5 000 â?¬ ! » raconte-t-elle. A cette époque, « on était encore motivés, même si le climat avait radicalement changé depuis quelques mois », poursuit Dominique en pensant à la guerre des chefs entre Copé et Fillon.

    Le ras-le-bol est venu après la rentrée de septembre 2013. « Après des mois de collecte intense et le succès du Sarkothon, je voyais que ça continuait à balancer de tous les côtés. J'ai fini par en avoir marre, de ces barons qui passent leur temps à s'entre-déchirer. La base, ils s'en fichent. Tout ce qui importe, c'est le pouvoir. Pas un pour racheter l'autre », renchérit-elle, en épargnant toutefois Sarkozy, « le seul qui puisse encore sortir la droite de la crise ».

    Elle dénonce aussi les « mesquineries » de certains services de l'UMP vis-à-vis des bénévoles. « On ne demandait rien, on donnait un coup de main sur notre temps libre. Mais on a commencé à contester le remboursement de nos repas le midi, 12 â?¬ par jour travaillé, poursuit l'ancienne militante. Et puis ils n'arrêtaient pas de nous changer d'endroit. A un moment, on a même travaillé plusieurs jours dans un couloir, éclairés au néon ! Pour moi, c'en était trop. »

    Neuf mois plus tard, Dominique ne regrette pas son choix. « Avec le climat de boules puantes, ils font vraiment tout pour dégoûter leurs électeurs », dénonce-t-elle. Entre-temps, elle a carrément accepté de figurer sur une liste Rassemblement Bleu Marine aux dernières municipales à Paris, dans le XIXe arrondissement : « Je l'ai fait par colère, mais je n'ai pas pour autant pris ma carte au FN. En revanche, si ça continue, je voterai Le Pen. Et il y en a beaucoup qui pensent comme moi... »

    Ecoeurée, cette militante de toujours a déchiré sa carte UMP