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Il y a un an et demi avait lieu le scandale lié aux pilules de 3e et de 4e génération, soupçonnées d'être à l'origine de thromboses veineuses. Selon le rapport de l'Ined, depuis ce scandale et le débat médiatique qui a suivi, "près d'une femme sur cinq a changé de méthode contraceptive". Et, poursuit le rapport, "le recours à la pilule a baissé, passant de 50 à 41 % entre 2010 et 2013".
"Néanmoins, la baisse du recours à la contraception orale avait déjà commencé dans les années 2000", nuance Nathalie Bajos, chercheuse à l'Inserm et coauteur de l'étude. "Entre 2000 et 2010, le recours à la contraception orale a reculé de 14 points en France. Cette baisse est alors compensée par d'autres méthodes hormonales, tel le patch ou l'implant. En 2013, la controverse est simplement venue renforcer la tendance."
Une reconfiguration du paysage contraceptif
Les pilules de dernière génération ont bien sûr pâti de la polémique. Elles ne représentent aujourd'hui que "10 % des méthodes contraceptives utilisées, contre 19 % en 2010", précise Nathalie Bajos. Le constat de l'Agence du médicament (ANSM), établi fin juin, va dans le même sens : "Les ventes de pilules contraceptives de 3e et de 4e génération ont chuté de 60 % à la suite du scandale", expliquait ainsi l'ANSM dans un point de presse le 23 juin. En parallèle, le report vers les pilules de 2e génération a été très faible (+ 1 point, d'après l'Ined). Cela confirme donc un réel désamour des femmes à l'égard d'une méthode contraceptive jugée contraignante. "Le débat autour des pilules les plus récentes a finalement achevé de ternir l'image de la pilule en général", analyse la chercheuse Nathalie Bajos. Et a contribué à reconfigurer le paysage contraceptif.
Des pratiques plus diversifiées
Ainsi, les femmes se sont tournées vers d'autres méthodes de contraception jugées sans risques pour la santé. En premier lieu, le stérilet, dont "les ventes ont bondi de 45 % depuis janvier 2013", selon l'ANSM. L'utilisation du préservatif a aussi progressé, tout comme celle des méthodes dites "naturelles" (méthode Ogino, retrait). "Depuis janvier 2013, une hausse des ventes des autres contraceptifs s'est amorcée (+ 26 %)", a conclu l'Agence du médicament dans son point de presse. Si la pilule reste néanmoins encore aujourd'hui la méthode de contraception privilégiée (environ une femme sur deux, entre 15 et 49 ans, l'utilise), "les pratiques contraceptives apparaissent désormais beaucoup plus diversifiées", décrypte Nathalie Bajos.
Dans ce constat, le point inquiétant est la hausse du recours aux méthodes "naturelles". Conséquence, en juin, un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de la Santé (Drees) a ainsi déploré la hausse du nombre d'IVG en 2013 de 4,7 % par rapport à 2012, ce qui représente 10 000 IVG supplémentaires. Leur nombre était stable depuis 2006.
Eh oui, nature pour nature...
Le nombre des avortements à explosé hors des limites de la Loi.
Moins dangereux pour la santé... De la mère.