Sur le Net, les paris sportifs pèsent plus lourd que les paris hippiques
Le Mondial brésilien a amplifié une croissance soutenue des paris sportifs sur Internet en France au deuxième trimestre.
L’expression « marché français des jeux d’argent et de hasard sur Internet » devient de plus en plus difficile à utiliser. Publié lundi, le dernier bilan d’activité sectoriel de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), qui porte sur le deuxième trimestre et la première moitié de 2014, témoigne de ses contrastes toujours plus prononcés avec le boom des paris sportifs qui ne se dément pas, et le repli qui se prolonge des paris hippiques et des parties de poker dites en « cash game » (les joueurs entrent et sortent quand ils veulent des parties). L’heure est même, si l’on peut dire, au bouleversement des lignes.
Pour la première fois depuis la Coupe du monde de 2010, laquelle avait fait office de rampe de lancement d’un secteur alors ouvert à la concurrence et sujet à une nouvelle régulation, le total des mises engagées en paris sportifs a été supérieur à celui des mises engagées en paris hippiques au deuxième trimestre 2014.
Les paris hippiques en baisse
Un nouveau record de mises a été établi dans les paris sportifs en ligne avec un total de 286 millions d’euros, en augmentation de 44 % par rapport au deuxième trimestre 2013, le montant s’élevant à 540 millions pour les six premiers mois de l’année, soit une croissance de 34 %. Celle-ci est même supérieure si l’on prend en considération le produit brut des jeux qui correspond au chiffre d’affaires réel des opérateurs (puisque constaté après versements des gains aux joueurs), avec des hausses de 64 % et 41 % respectivement. Comme attendu, le Mondial brésilien, qui a élargi la clientèle de joueurs, a « dopé » le segment des paris sportifs au cours du deuxième trimestre avec plus de 62 millions d’euros de mises. Mais, comme le précise l’Arjel, sa croissance dépasse les 11 % hors effet Brasil 2014.
Au passage, l’autorité de régulation a publié ses données définitives pour l’ensemble de la compétition qui a généré bien davantage que les 100 millions d’euros de mises visés par les opérateurs puisque leur montant atteint finalement 109 millions, à comparer à 65,2 millions pour la précédente Coupe du monde. Pour mémoire, l’Arjel avait déjà fait état d’un total des mises pour l’ensemble des matchs de 103,6 millions d’euros avec un montant sans précédent depuis juin 2010 de près de 6 millions pour la finale.
A contrario, la décrue des paris hippiques n’en finit pas avec un quatrième trimestre négatif d’affilée : la baisse des mises atteint ainsi 7 % pour la période d’avril à juin par rapport au deuxième trimestre 2013, à 255 millions d’euros, et ce malgré l’augmentation des bonus. Petit lot de consolation pour les opérateurs, la contraction du nombre de comptes joueurs actifs est plus limitée (– 3 %).
Enfin, le dernier bilan trimestriel de l’Arjel confirme la situation contrastée du segment du poker sur Internet. Car, si les parties en « cash game » ne séduisent plus avec une nouvelle baisse des mises au deuxième trimestre (– 17 % par rapport à avril-juin 2013, à 1,048 milliard d’euros), les tournois restent attractifs (+ 6 % pour les droits d’entrée, à 363 millions).
Christophe Palierse