Les petites confidences de Hollande devant les journalistes

 

Les petites confidences de Hollande devant les journalistes

    Un moment avec les journalistes pour faire le tour de l'actualité. Ce lundi soir, François Hollande a dîné avec l'Association de la presse présidentielle et en a profité pour passer en revue les principaux dossiers. Conflit au Proche-Orient, politique internationale, réforme territoriale et même rumeur de mariage...

    La situation au Proche-Orient

    Le début du dîner a été marqué par une ambiance lourde, le président de la République évoquant la situation internationale avec gravité.

    Assurant que la position de la France dans le conflit israélo-palestinien était équilibrée, rejetant ainsi les critiques de ceux qui estiment que la politique de la France est trop pro-israélienne, François Hollande a assuré que son gouvernement en faisait «beaucoup au niveau diplomatique».

    Il a également évoqué la guerre en Syrie, et ses 180 000 morts en deux ans, pour laquelle il avait milité pour une intervention des Occidentaux. «Ce sera la tache indélébile de la communauté internationale, pour ne pas avoir agi. Ca restera le moment le plus difficile, le plus éprouvant de mon mandat».

    Le 2e Mistral des Russes annulé ?

    Toujours au niveau diplomatique : les tensions avec la Russie. La livraison du 2e Mistral à la Russie «dépendra de l'attitude» de Moscou dans le conflit ukrainien, a ainsi averti François Hollande. «Cela dépendra de l'attitude de la Russie, je le dis très clairement. Mais à ce stade, il n'y a pas de sanction décidée qui nous obligerait à renoncer» à ce contrat.

    «Et s'il devait y avoir des sanctions, cela interviendrait au niveau du Conseil européen et ça ne porterait que sur du matériel à venir. On n'en est pas là. On verra si les Russes se comportent mal» mais, a-t-il souligné, «Poutine est plutôt sur l'idée de faire des propositions politiques».

    Concernant la livraison du 1er Mistral, le chef de l'Etat a martelé qu'en tout état de cause, elle aurait bien lieu. «Les Russes ont payé. Il faudrait qu'on rembourse 1,1 milliard d'euro» si le bateau n'était pas livré.

    Gattaz rappelé à l'ordre

    François Hollande n'a pas été tendre avec Pierre Gattaz, le patron du Medef, quand il s'est agi de commenter l'interview du patron des patrons dans Le Figaro dans laquelle ce dernier jugeait la situation de la France «catastrophique».

    «Ce n'est pas la première fois qu'il a ce type de déclarations», a lancé le président de la République. «Il y a un problème de langage, ce langage-là doit changer. Il y a un problème d'expression qui peut avoir des conséquences économiques», a-t-il déploré.

    Le chef de l'Etat a encore adressé une pique à Pierre Gattaz en lançant : «C'est quand même pas moi qui ai porté un badge "un million d'emplois" !».

    La nécessité de réformer la France

    François Hollande a évoqué la difficulté de réformer le pays, déplorant les «lenteurs et des résultats qui se font attendre». «Mais on ne peut pas se résoudre à l'impuissance politique. Car ce n'est pas l'abstention qui gagne dans ce cas-là mais le Front national», a-t-il encore dit. Au passage, il a reconnu que le score du FN aux dernières élections européennes avaient été un «choc» au niveau international. «Il faut retrouver un sentiment de fierté en France», a-t-il martelé.

    Prenant l'exemple de la réforme territoriale, critiquée jusque dans son camp, notamment par Martine Aubry, il a assuré qu'«elle serait validée, même si elle peut être corrigée, car cette réforme est extrêmement importante pour la France».

    Hollande balaie les rumeurs de mariage

    Rien de prévu le 12 août. Alors que la rumeur sur une officialisation de sa relation, voire d'un mariage, ce jour-là avec l'actrice Julie Gayet a fait surface depuis quelque temps, François Hollande a profité du dîner avec l'Association de la presse présidentielle pour démentir cette information.

    Avec humour, le chef de l'Etat a répondu à une question évoquant une possible heureuse nouvelle pour le 12 août... «Le seul événement que je connaisse le 12 août, c'est mon anniversaire», a répliqué François Hollande, sans préciser où il serait à cette date. Invitant ceux qui voudraient à venir lui souhaiter, il a précisé : «Pas la peine d'apporter les dragées !»

    Depuis des semaines, cette rumeur d'officialisation agite le monde politique, jusqu'au gouvernement. «Ã?a fait trois mois qu'on entend qu'il va officialiser sa relation avec Julie Gayet le 12 août en se mariant !», nous racontait cette semaine un responsable PS. Interrogé par nos soins, le palais de Elysée nous avait alors répondu :«no comment».

    François Hollande a par ailleurs profité d'une réponse sur les baisses d'impôts en 2015 pour faire une allusion à la vie privée de son prédécesseur. «Les baisses d'impôts, c'est du sérieux, comme dirait l'autre», a assuré le président, parodiant Nicolas Sarkozy qui avait évoqué sa relation avec Carla Bruni d'un «Carla et moi, c'est du sérieux».

    Un match retour avec Sarkozy

    Interrogé sur une éventuelle confrontation avec Nicolas Sarkozy en 2017, le président a botté en touche :«Un président peut tout faire sauf s'occuper de l'opposition. Et même s'occuper de la majorité, ce n'est pas toujours facile». «Je ne suis pas habilité à choisir le candidat à droite. Je ne participe à aucune primaire... à droite !», a-t-il conclu en faisant allusion aux revendications de certains dans son camp qui réclament des primaires socialistes.