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Mélenchon veut prendre du recul

Dans un entretien au site Hexagones, Jean-Luc Mélenchon annonce vouloir prendre du recul dans son action politique. "Je ne peux pas continuer comme cela", explique-t-il, assurant qu'il ne veut plus travailler pour le Parti de Gauche et le Front de Gauche comme il l'a fait jusqu'à maintenant. Pour lui, Marine Le Pen "va y arriver" en 2017.

Vivien Vergnaud , Mis à jour le
Jean-Luc Mélenchon la mine défaite au soir des élections européennes.
Jean-Luc Mélenchon la mine défaite au soir des élections européennes. © Sipa

Rien ne va plus pour Jean-Luc Mélenchon. Le leader du Front de gauche broie du noir depuis quelques temps, surtout depuis la victoire de Marine Le Pen aux européennes . Dans un entretien au site Internet Hexagones (un nouveau projet "implanté en régions"), l'ancien candidat à la présidentielle explique qu'il veut prendre du recul. "J’aspire à ce que le niveau de pression sur moi baisse", dit-il notamment, donnant trois raisons à cette décision : "Ça fait cinq ans que ça dure et ce n’est pas bon. On finit par ne plus raisonner aussi tranquillement qu’on le devrait." Deuxièmement, ajoute-t-il, "il faut aussi que le grand arbre n’empêche pas le reste de la forêt de pousser. Je suis content, car maintenant il y a plusieurs visages qui ont émergé à l’intérieur du Parti de gauche", dont il est co-président. La troisième raison, conclut-il, "c’est que je sais dans quelle condition je peux être utile. Je ne vais pas jouer tous les rôles. Je veux m’utiliser dans ce que je crois être capable de faire : la transmission idéologique, le travail intellectuel et culturel."

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"Pour moi, ce n’est pas de me mettre en retrait, c’est m’utiliser autrement", précise-t-il. "J’ai fait mon temps à organiser la vie d’un parti. J’essaie de cristalliser quelque chose qui existe en dehors de moi", analyse le leader de la gauche de la gauche. Dans cette interview, il dit aussi ce qui ne va pas, pourquoi son moral politique semble être au plus bas. Il estime notamment que la "force" née de l'élection de 2012 a été "étouffée par le poids du retour aux vieilles traditions partiaires, aux arrangements, aux accords électoraux." Jusqu'aux élections municipales de mars dernier, qui ont été pour lui un "néant" au Front de gauche , "décrédibilisé" par lui-même, "explosé entre ceux qui ne voulaient pas d’alliance avec le Parti socialiste et ceux qui se sont vautrés dans cette alliance."

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Le Pen élue en 2017? "Elle va y arriver"

"Nous sommes en échec", poursuit-il, cinglant. "Tout ça a été planté pour une poignée de postes aux municipales", ajoute-t-il encore. "On doit se demander pourquoi on fait des campagnes aussi mauvaises, aussi lamentables, aussi tardives", glisse-t-il, s'estimant fatigué par tout cela : "À un moment il faut s’arrêter de courir. Parce que si on court tout le temps, on va finir par se mettre dans le vide. Et là j’ai besoin de dormir, de ne rien faire, de bayer aux corneilles. Et puis après, il y aura à travailler pour donner un contenu concret à des idées assez générales." Il y a aussi les médias qui ont pratiqué un "tir à vue permanent pour essayer de (l)’isoler" et qui ont contribué à sa lassitude actuelle.

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Enfin, il y a le Front national et Marine Le Pen. Mélenchon ne se cache pas et assure qu'elle "a une chance, elle va y arriver" en 2017. "Le volcan a éclaté, le cratère s’est ouvert du mauvais côté de la montagne." Son analyse de cette montée qu'il juge presque irréversible : "Madame Le Pen récite des morceaux entiers de notre programme. Leur ligne, c’est d’occuper l’espace politique de la gauche. (…) Pourquoi elle va y arriver? Parce que la société est en train de se vider de l’intérieur. Parce que la société est en train de se diriger vers le point 'qu’ils s’en aillent tous' (un de ses slogans de 2012, Ndlr). Et quand le point 'qu’ils s’en aillent tous' est atteint, tout saute en même temps."

Source: leJDD.fr

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