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Santé

Maladies du cerveau : 1 personne sur 3 sera un jour concernée

A l'occasion de la première Journée mondiale du cerveau, des neurologues alertent les décideurs politiques sur le coût des affections cérébrales, trop souvent sous-estimé.
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La plupart des affections cérébrales peuvent être prévenues ou traitées.
AP/Sipa

Le 22 juillet 2014 est la première Journée mondiale du cerveau, organisée par la Fédération mondiale de neurologie (WFN).  Baptisée "Notre cerveau – notre avenir", cette campagne met l’accent sur l’importance de la santé cérébrale et sur le coût des affections, largement sous-estimés, qui pourrait être réduit par des actions de prévention.

Les affections du cerveau, cause la plus fréquente de handicap

L'objectif de l'événement : renforcer l’attention accordée à la santé cérébrale et à la prévention des maladies cérébrales. "Largement sous-estimés, les dysfonctionnements du cerveau (mentaux, neurologiques ou liés à une toxicomanie) représentent 13% de la charge mondiale de morbidité, précise la WFN dans un communiqué. Ils dépassent les maladies cardio-vasculaires et les cancers."

HANDICAP. "Une personne sur trois souffrira d’une démence ou connaîtra une attaque vasculaire cérébrale (AVC) pendant sa vie, a indiqué Dr. Mohammad Wasay, le chef de la commission chargée de l’information du public et du plaidoyer au sein de la WFN. Les dysfonctionnements du cerveau sont la cause la plus fréquente de handicap." Ils concernent 1 à 2% de la population mondiale.

La plupart de ces affections peuvent être prévenues ou traitées. Mais les ressources pour le diagnostic et le traitement des malades sont inégalement réparties dans le monde.

0,03 neurologue pour 100.000 habitants dans les pays pauvres

INÉGALITÉS. "Certains troubles neurologiques sont plus fréquents dans différentes parties du monde ou affectent certaines catégories de population", souligne le Prof. Wolfgang Grisold, secrétaire général de la WFN. "Malgré de grands progrès pour le diagnostic et le traitement des maladies cérébrales, des disparités effroyables d’accès aux traitements persistent" explique t-il.

Selon les données de l’OMS, seulement 9% de la population mondiale dispose de plus d’un lit d’hôpital en service neurologique pour 10.000 habitants. La situation est particulièrement critique en Afrique et en Asie du Sud-Est. Dans les pays riches, on dénombre en moyenne trois neurologues pour 100.000 habitants. Dans les pays à faibles revenus, on tombe à 0,03 neurologue pour 100.000 habitants.

ÉPILEPSIE. Pour nombre de troubles neurologiques, des traitements peu coûteux et efficaces sont disponibles, selon M. Wasay : "c’est particulièrement tragique quand les gens n’ont même pas accès aux médications les plus basiques. Prenez l’exemple de l’épilepsie, jusqu’à 70% des patients pourraient éviter les crises avec un traitement médicamenteux. Mais dans les pays à faibles revenus, plus de 80% des patients ne sont pas traités."

798 milliards d'euros par an en Europe

ALERTE. "La Journée mondiale du cerveau est un appel en direction des décideurs politiques. En dépit du fardeau qu’elles causent, les troubles neurologiques sont largement absents des agendas des politiques de santé nationales et internationales", relève le président de la WFN, Raad Shakir. En plus des souffrances individuelles, ces maladies ont un coût social et économique sous-estimé."

D’après le Conseil européen du cerveau (EBC) et le CBDE 2010 Study Group, ces pathologies coûtent 798 milliards d’euros par an aux pays membres de l’Union européenne (60% de coûts directs et 40% de perte de productivité). Les maladies neurologiques pèsent 336 milliards d’euros à elles seules.

PRÉVENTION. "On peut réduire les risques d’affections comme l’AVC avec une approche globale en influant sur divers facteurs de risques liés entre eux comme la pression sanguine, le cholestérol, la consommation de tabac, une alimentation équilibrée ou le diabète. Plus de 100 millions d’années de vie en bonne santé pourraient être sauvées grâce à des stratégies efficaces pour réduire le fardeau des seuls AVC et traumatismes cérébraux."

Selon la WFN, ces stratégies passent par la prévention : "des campagnes de vaccination pour la prévention des neuro-infections et des conséquences neurologiques d’autres infections font parties des actions importantes requises dans le champ de la prévention," souligne M. Wasay.

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