Le Gange a
besoin d’un grand nettoyage. C’est un enjeu
environnemental et un enjeu sanitaire, souligne le magazine indien Down to
Earth,
qui consacre sa une au fleuve sacré.

Un enjeu politique, aussi. Car la propreté
du fleuve fait partie du programme de campagne du Premier Ministre indien Narendra Modi, au
pouvoir depuis le 26 mai. 
Modi a d’ailleurs nommé
Uma Barthi, une ascète, ministre chargée des Ressources en eau, du Développement fluvial et de la Réhabilitation du Gange.

“Laissez respirer le
Gange”, plaide donc Down to Earth en couverture. Ses journalistes ont remonté le fleuve, en posant
sans cesse cette même question : que faut-il mettre en œuvre pour nettoyer le Gange ?

L’une des réponses réside dans la
politique de gestion de l’eau : 36 grandes villes déversent leurs eaux usées
directement dans le fleuve, signale le magazine
.
Au total, chaque jour, 6 millions
de mètres cubes d’eaux usées se répandent chaque jour dans le fleuve, charriant bactéries
et parasites. Et la situation ne devrait pas s’améliorer dans l’immédiat, car
les municipalités n’ont pas les moyens d’investir dans des capacités nécessaires
pour traiter les déchets d’une population urbaine de plus en plus nombreuse.

Mais il y a pire, souligne le magazine :
les 764 grandes usines installées sur les rives du fleuve (et notamment les
tanneries), qui déversent 0,5 million de mètres cubes d’effluents toxiques chaque jour : “Tous
les efforts pour mettre un frein à cette pollution ont échoué.”

Il faudra pourtant mettre
fin à l’asphyxie du Gange. “Si nous ne le faisons pas, nous serons les
grands perdants – une génération qui aura perdu une chose aussi précieuse qu’un
fleuve”, conclut Down to Earth.