Des gens attendent à l'intérieur de la Tour David, un immeuble squatté de Caracas, le 22 juillet 2014

Des gens attendent à l'intérieur de la Tour David, un immeuble squatté de Caracas, le 22 juillet 2014

afp.com/Federico Parra

Sur un total de 1.156 familles (environ 3.000 personnes) vivant dans cette immense carcasse, 77 "ont commencé à être transférées volontairement" vers des logements sociaux édifiés par le gouvernement, a indiqué à la presse le ministre pour la Transformation révolutionnaire de Caracas, Ernesto Villegas.

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Sous surveillance policière et militaire, plusieurs dizaines de personnes ont quitté l'édifice dans le calme avec leurs affaires pour monter dans des véhicules officiels à destination de leurs nouveaux logements, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Il ne s'agit pas d'une expulsion, il s'agit d'une opération coordonnée en accord avec les habitants de la tour", a assuré le ministre.

Ce squat vertical, constitué de trois tours de 45, 20 et 10 étages, avait été conçu en 1990 et devait devenir le centre financier de la capitale, mais la mort de son créateur, le banquier Brillembourg en 1993, suivie de la crise du secteur financier vénézuélien ont stoppé le chantier qui n'a jamais repris.

En 2007, des familles ont commencé à prendre possession de l'immeuble et transformer en logements les bureaux de 25 m2 jouissant d'une vue imprenable sur la ville.

"Comme nous le savons tous, cette structure n'offre pas les conditions minimum pour mener une existence sûre, digne", a expliqué M. Villegas sur le perron de l'édifice, au premier jour de cette opération visant à vider totalement l'immeuble de ses occupants.

Humberto Hidalgo, 56 ans, qui vit au 7e étage depuis six ans avec son épouse et 10 enfants, assistait angoissé au départ de ses voisins.

"On ne sait toujours pas où nous irons ni combien de temps nous allons rester ici", a-t-il confié à l'AFP, la voix étranglée par l'émotion. "Mais je sais que notre président (Nicolas Maduro) va nous donner une maison digne", a-t-il ajouté.

L'originalité de la Tour de David, dont les occupants pratiquent l'autogestion, et sa réputation de centre du crime, lui ont conféré une célébrité internationale, allant jusqu'à figurer dans des séries télévisées, comme l'américaine Homeland.

Mais pour une partie des Vénézuéliens, elle symbolise la tolérance du pouvoir "chaviste" pour le non-respect de la propriété privée.

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