Quand il a lu dans les colonnes de Libé, l'appel citoyen «Assez !» contre le racisme, il s'est décidé à témoigner. Raconter ces petites humiliations de la vie de tous les jours, ces attaques verbales gratuites dans le bus ou au travail, qui décontenancent et usent. Il interroge Libé, aussi, sur le sens de cet appel : «De quel "assez" parlez-vous ? De celui de façade, le temps que l'expression du racisme soit moins visible ? Ou alors, d'un vrai "assez" ?» Daniel1 a 44 ans, sa peau est de couleur noire. A chaque nouvelle rencontre, ça ne loupe jamais : on le questionne sur ses origines. Daniel est né en France, en Martinique. Il vit à Lille (Nord) depuis une dizaine d'années. Il est cadre dans une grande entreprise publique.
«Quand j'entends Copé dire que cette histoire de racisme est une affabulation du PS, ça me révolte. Une partie de la population refuse d'accepter les "autres", cela ne date pas d'aujourd'hui, ni d'hier. Le vrai problème, c'est l'impunité. A ces personnes, on ne leur dit rien, on les laisse faire. Je ne le supporte plus.
«Enfant, quand je venais en vacances en France continentale, je ne comprenais pas. Les réactions agressives des serveurs au restaurant, ces gestes désobligeants