Toulouse : des cocktails Molotov lancés contre un centre juif

L'Espace du Judaïsme, le principal lieu de rencontre de la communauté juive de Toulouse (Midi-Pyrénées), a été la cible samedi de plusieurs engins incendiaires, a-t-on appris dimanche auprès de Nicole Yardeni, présidente régionale du Conseil représentatif des institutions juives de France. Un homme soupçonné d'être à l'origine de cette attaque a été arrêté «très rapidement», confirme une source policière.

Le suspect, arrivé aux abords de la grille d'entrée par un chemin détourné, a d'abord jeté deux engins incendiaires qui n'ont pas fonctionné ainsi que des pierres sur le sas de sécurité de l'Espace du Judaïsme, avant de jeter un troisième cocktail Molotov en direction de policiers en faction devant le bâtiment et de s'enfuir, selon la présidente du CRIF. Cet engin s'est enflammé mais n'a pas atteint les policiers, a-t-on précisé de même source.

Les représentants de la communauté juive veulent déposer plainte

Le parquet de Toulouse n'a pu être contacté dimanche matin, mais cet homme pourrait être jugé en comparution immédiate dans les tout prochains jours, selon Nicole Yardeni.

Pour la responsable du CRIF, cette agression antisémite, qui a eu lieu une heure après une manifestation pro-palestinienne qui a regroupé 500 personnes dans le centre ville de Toulouse, traduit un climat où «il s'agit de faire du mal aux juifs, bien au-delà de ce qui se passe à Gaza». Les représentants de la communauté juive comptaient déposer plainte dimanche contre cette attaque visant le bâtiment qui regroupe à la fois une bibliothèque, des salles de réunion, une radio et une grande synagogue.

«Nous demandons une protection permanente de l'Espace du Judaïsme» a ajouté la présidente régionale du CRIF, regrettant que la présence d'une voiture de police en faction ne soit assurée qu'aux jours et heures des manifestations propalestiniennes. «Notre vie est devenue absurde, nous endurons quotidiennement des insultes et des crachats, c'est l'inquiétude permanente car il est entré dans la tête d'une partie de la population un poison lui donnant mission de faire du mal aux juifs, et ce n'est pas dû à Gaza, cela va bien au-delà», estime-t-elle.