« Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de Mark Zuckerberg ? » C’est la question qu’ont du se poser les investisseurs de Facebook à qui le patron du réseau social s’adressait lors d’une vidéo-conférence, mercredi 23 juillet. Ce qu’ils y ont entendu à propos de la vie privée sur Facebook tranche en effet nettement avec les positions historiques de son fondateur.
Comme le raconte Slate, M. Zuckerberg s’est lancé dans un monologue, à rebours de ses opinions historiques, reconnaissant la complexité des interactions sociales au sein de Facebook, où les utilisateurs sont loin de vouloir mener toute leur vie en public
Avant l’âge des réseaux sociaux, explique-t-il ainsi, à l’exception des emails, les interactions sociales en ligne (blogs, forums...) étaient publiques. Selon Mark Zuckerberg, Facebook est parvenu à créer un espace nouveau « ni complètement privé, ni complètement public » où des interactions sociales ont pu se développer, une zone grise « qui permet aux gens d’interagir et de partager », selon M. Zuckerberg.
« Une des choses sur lesquelles nous nous concentrons le plus », poursuit le patron du réseau social, « c'est de créer des espaces privés où les gens pourront partager des choses ou avoir des interactions qu'ils ne pourraient pas avoir ailleurs ».
Comme le remarque Slate, cela ressemble à une « réécriture de l’histoire » : Mark Zuckerberg a longtemps été un croisé de la transparence, estimant ici que la vie privée était un concept « dépassé », ou qu’il ne « croyait pas » à cette notion, là forcant la main aux utilisateurs en modifiant les paramètres de confidentialité de « privé » à « public ».
L’objectif de Facebook reste le même
Ce discours n’est cependant pas si surprenant. Il se situe d’abord dans la lignée des récentes évolutions proposées par Facebook ces derniers mois (le petit dinosaure qui s’assure qu’on ne partage pas n’importe quoi ou le lifting des paramètres de confidentialité), qui visent à donner davantage de contrôle et de latitude aux utilisateurs pour choisir à qui il partagent leur activité sur le réseau social.
En filigrane, ensuite, l’objectif de Facebook n’a pas changé d’un pouce. Lorsque Mark Zuckerberg se réjouit qu’il y a « encore beaucoup de choses que les gens veulent exprimer : ils ont besoin d'outils pour les partager avec de groupes restreints, pas seulement avec une seule personne à la fois » ou qu’il remarque des nouvelles fonctionnalités, plus discrètes, « engendrent des comportements totalement différents », c’est pour une seule raison : il a compris que, dotés d’outils simples et efficaces pour compartimenter leurs informations personnelles, les internautes partagent plus.
Il ne faut pas être abusé par cette soudaine révélation : pragmatique, Mark Zuckerberg a simplement trouvé un nouveau moyen pour que ses utilisateurs partagent toujours plus de vos données personnelles. Les investisseurs peuvent être rassurés.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu