RCA : grève des magistrats

En Centrafrique, les magistrats ont décidé d’entrer en grève pour une durée d’un mois afin de demander au gouvernement de faire la lumière sur l’assassinat de leur collègue Modeste Bria.

L’ancien procureur de la République et directeur général des services judiciaires a été tué samedi dernier par des éléments de l’ex-coalition Séléka.

La décision de grève a été prise par les magistrats au cours d’une assemblée générale extraordinaire tenue lundi au palais de justice de Bangui et rendue publique ce mardi matin dans différents medias de la capitale.

Ils décident également d’une marche pacifique vendredi dans la capitale pour la même cause.

En réaction à la décision des magistrats, le gouvernement prône la négociation.

Le ministre de la fonction publique et porte-parole du gouvernement joint au téléphone, Gaston Mackouzangba a réagi en ces termes : « C’est le désordre qui va s’installer dans le pays puisque la justice est le garant de l’ordre. »

"Il faut dialoguer avec eux, leur faire la promesse que la lumière va être faite sur cet assassinat, que les véritables auteurs vont être traqués, arrêtés et traduits en justice avec un procès public", a–t-il ajouté.

Sur cette affaire, on a assisté à des déclarations contradictoires de la part des autorités centrafricaines, surtout au sujet de l’arrestation des présumés auteurs du crime.

Alors que le procureur de la République Gislain Grezengue déclarait sur une radio de la capitale qu’ : "aucun présumé n’a été arrêté, mais l’enquête suit son cours"; le directeur général de la Police Alain Nabeza affirmait pour sa part que "les auteurs ont déjà été arrêtés, la justice s’est déjà saisie de l’affaire".

De son côté, le ministre de l’intérieur Josué Binua disait que les auteurs au nombre de trois ont été tués au cours de leur interpellation par les forces de l’ordre.

Cependant, selon la famille du magistrat tué, trois hommes arrêtés par les responsables de l’ex-rébellion et suspectés être les auteurs du double meurtre ont été sommairement exécutés par eux devant le domicile du magistrat et en présence des membres de sa famille la nuit même du crime.

Par ailleurs, le domicile d’un autre magistrat a été visé par une attaque à la grenade lundi par deux hommes à bord d’une moto.

Un des gardes devant la maison a été tué tandis que deux personnes ont été blessées.

Cet acte ne restera pas impuni selon Guy Simplice Kodegue, porte-parole du président de la transition.

Exaspéré par cette recrudescence de la violence, le Conseil National de Transition a convoqué mardi le ministre de la sécurité en séance extraordinaire pour lui demander des explications.