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Microsoft aux prises avec l’antitrust chinois

L’agence chinoise de protection de la concurrence a perquisitionné quatre bureaux de l’américain.

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Le système d’exploitation de Microsoft équipe 95 % des ordinateurs chinois.

Par Julien Dupont-Calbo

Publié le 29 juil. 2014 à 12:13

L’eldorado chinois est un vrai casse-tête pour les empereurs américains de la « Tech ». Cette fois, c’est au tour de Microsoft d’être dans la ligne de mire des autorités chinoises. Plus particulièrement, c’est le système d’exploitation Windows, équipant 95 % des ordinateurs du pays-continent, qui est visé. L’Administration d’Etat pour l’industrie et le commerce (SAIC) a annoncé merdi avoir ouvert une enquête pour « pratiques monopolistiques ».

Lundi, une centaine d’agents du SAIC ont ainsi débarqué dans les bureaux de Microsoft à Beijing, à Shangaï, à Chengdu et à Guangzhou. Les fonctionnaires ont interrogé certains cadres du groupe américain, emporté des documents et des ordinateurs. Mais « les premières vérifications n’ont pas permis d’éliminer les soupçons de pratiques anticoncurrentielles de la part de Microsoft », a précisé la SAIC mardi.

Windows 8 interdit sur les ordinateurs d’Etat

L’affaire ne date pas de cette semaine. L’an dernier, le gendarme chinois de la concurrence s’était déjà penché sur le cas Microsoft après des plaintes d’entreprises tierces déplorant « des problèmes de compatibilité » sur le système d’exploitation Windows et la suite bureautique Office, et pestant contre l’obligation d’acheter plusieurs produit estampillés Windows en même temps. Un autre coup de semonce, plus sérieux, est intervenu en mai, lorsque Windows 8 a été exclu du programme d’achat du gouvernement chinois pour des raisons de « sécurité » en ligne.

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Chez Microsoft, on joue néanmoins la carte de l’apaisement. La firme de Redmont a reconnu la perquisition, et s’est dite « heureuse » de répondre à toutes les questions que les autorités chinoises se posent, afin de calmer leurs inquiétudes.

Protectionnisme classique

Attirés par l’immensité d’un marché chinois en plein émergence, les géants californiens y ont pris pied il y a quelque années. Non sans mal : Apple a toutes les peines du monde à imposer son iPhone, le moteur de recherche de Google a été censuré par Pékin... La semaine dernière encore, le concepteur de puces électroniques Qualcomm a appris qu’il était aussi sous le coup d’une enquête antitrust.

La Chine s’est dotée d’une nouvelle réglementation sur la concurrence en 2008, et elle n’hésite pas à s’en servir contre les grands groupes américains. Outre les abus dont pourrait s’être rendu coupable Microsoft, qui a été déjà lourdement sanctionné par l’antitrust européen, elle leur met des bâtons dans les roues pour deux raisons. La première, c’est la volonté de sanctionner les Etats-Unis après les révélations d’Edward Snowden portant sur la collaboration entre la NSA et les géants du Net. Elle a beau jeu de le faire : en 2012, le Sénat américain accusait la Chine des mêmes pratiques.

La seconde tient plus d’un protectionnisme classique. Pékin souhaite en effet pousser au développement de ses grands groupes technologiques (Huawei, Lenovo ou Xiaomi), en protégeant leurs bases arrière. En juin, le président Xi Jinping a répété sa volonté de contrôler les nouvelles technologies et de réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l’étranger.

>> Lire aussi : Microsoft devra verser une amende record à Bruxelles

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