Rideau. Ce 31 juillet est paru le tout dernier numéro de L’Unità, fondé en 1924 par Antonio Gramsci. Pas d’épitaphe, pourtant. Acculé par de lourdes difficultés financières et l’effondrement de ses
ventes, le journal dit son espoir en titre : “L’Unità est vivante et elle doit faire à
nouveau entendre sa voix”. Il est vrai que, par deux fois au cours de son histoire, le titre avait déjà cessé de paraître.

Dans cette dernière édition, L’Unità parle d’elle-même et rassemble de nombreux hommages. Forte des nombreux témoignages reçus, son équipe se dit touchée, et estime avoir défendu jusqu’au bout l’honneur du journal, “même quand son destin semblait se noyer dans les sables mouvants d’une gestion scélérate, qui a ouvert les portes du capital à des actionnaires incompatibles avec l’histoire du journal. […] Nous n’avons pas perdu le nord, même quand, parmi les diverses offres de reprises, est apparue celle de Mme Santanchè [proche de Silvio Berlusconi]”.

D’origine communiste, le journal s’était rapproché au fil du temps du Parti démocrate (centre-gauche), dont il espérait un sauvetage. “De toute évidence, nous nous sommes trompés. Et aujourd’hui, nous sommes les premiers à payer les pots cassés.”