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La fin du gaspillage alimentaire dans les grandes surfaces ?

Une soixantaine de députés ont déposé une proposition de loi pour contraindre les hypermarchés à donner leurs invendus alimentaires encore consommables aux associations caritatives.

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Publié le 31 juillet 2014 à 21h01, modifié le 31 juillet 2014 à 21h16

Temps de Lecture 2 min.

Une proposition de loi veut obliger les grandes surfaces à faire don de leurs invendus alimentaires aux associations caritatives.

Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, qu'ils qualifient de « fléau de notre société de consommation », soixante-trois députés de tous bords politiques ont déposé, mercredi 30 juillet, une proposition de loi pour contraindre les grandes surfaces de plus de 1 000 m2 à donner leurs invendus alimentaires encore consommables aux associations caritatives.

« Disposant d'une logistique et d'un stock importants, les grandes surfaces peuvent ainsi pratiquer plus facilement que des particuliers le don alimentaire. Néanmoins, cette démarche ne repose que sur la seule volonté des exploitants. Un caractère plus systématique voire obligatoire devrait donc être inséré à cette démarche en modifiant la législation en vigueur », explique le texte, déposé à l'initiative du député du Nord (apparenté UMP) Jean-Pierre Decool, qui s'inspire d'un décret similaire adopté par le Parlement wallon en février.

Selon la Commission européenne, l'origine du gaspillage dans les vingt-huit pays de l'Union européenne proviendrait pour 42 % des ménages, pour 39 % de l'industrie agroalimentaire, pour 5 % des détaillants et pour 14 % de la restauration. En France, chaque grande surface produit 200 tonnes de déchets par an — sans que l'on connaisse toutefois la part de denrées consommables. Les habitants, de leur côté, jettent 20 kilos d'aliments par an, dont 7 kilos encore emballés.

30 % DES DONS VIENNENT DÉJÀ DE GRANDES SURFACES

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« Cette proposition de loi est une bonne chose car elle va permettre d'augmenter la collecte de produits invendus, certains supermarchés pouvant donner davantage. Mais l'approche contrainte nous met mal à l'aise », affirme Maurice Lony, directeur fédéral des banques alimentaires françaises, dont les quatre-vingt-dix-huit banques et antennes redistribuent les denrées alimentaires à cinq mille trois cents associations locales.

Un caractère obligatoire qui émeut également la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). « Pourquoi ajouter une contrainte alors que les grandes surfaces donnent déjà quotidiennement ? s'interroge-t-on à la FCD. Sans compter qu'il est absurde de vouloir donner tout ce qui est invendu : beaucoup de produits, comme les poissons, crustacés ou pâtisseries fraîches, font l'objet d'un encadrement sanitaire très précis. »

En 2012, les mille quatre cents hypermarchés français ont donné 32 000 tonnes de denrées (+ 15 % par rapport à 2011), soit l'équivalent de 64 millions de repas, lors des opérations quotidiennes de « ramasse » — quand les associations font la tournée des magasins pour récupérer les invendus. Au total, les grandes surfaces contribuent pour 31 % aux dons récoltés par les banques alimentaires, devant l'industrie agroalimentaire et les agriculteurs (24,5 %) et le grand public (13,5 %) — ces dons sont complétés par les programmes d'aide européen et français (31 %).

NORMES D'HYGIÈNE ET SÉCURITÉ SANITAIRE

« Le texte nécessitera une concertation entre les tous les acteurs concernant ses modalités d'application, qui restent à définir, ajoute Maurice Lony. Il faudra résoudre les questions de logistique pour récupérer tous les dons, assurer la redistribution et respecter les normes d'hygiène et de sécurité sanitaire. Qui va payer pour tout ça ? » Pour respecter la chaîne du froid des produits frais, surgelés ou de la viande, les associations doivent par exemple disposer de camions réfrigérés et de chambres froides.

« Nous récupérons beaucoup de produits dont la date limite de consommation expire sous un jour ou deux. Nous devons donc être capables de les récupérer et les redistribuer très vite », poursuit Maurice Lony.

Dans l'immédiat, la proposition de loi doit encore trouver une niche parlementaire du groupe UMP afin d'être inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.

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