Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Justice : inquiètes, les banques ont mis plus de 150 milliards d'euros de côté

Les banques devraient encore provisionner 55 milliards d'euros en prévision des litiges à venir, selon une étude de la banque d'affaires Morgan Stanley.

Par  et

Publié le 01 août 2014 à 17h51, modifié le 22 août 2014 à 14h48

Temps de Lecture 3 min.

La banque est soupçonnée par les autorités américaines de ne pas avoir respecté entre 2002 et 2009 des sanctions qu'elles avaient prises contre l'Iran, le Soudan et Cuba pour y effectuer des transactions financières.

La saison des résultats trimestriels bat son plein pour les banques, et permettent de le constater : après l'affaire de la BNP, celles-ci ont mis de côté de lourdes provisions en vue d'éventuels litiges à venir.

Certaines en donnent le montant, comme la BNP Paribas, qui a affiché jeudi dans ses comptes une charge exceptionnelle de 5,95 milliards d'euros, liée au règlement du litige qui portait sur des transactions faites avec des pays sous embargo économique américain et libellées en dollars.

La Société générale, qui a publié vendredi ses résultats, a également décidé d'augmenter de 200 millions d'euros, « dans un souci de prudence », le montant de sa provision collective pour litiges afin de la porter à un total de 900 millions. Son président-directeur général, Frédéric Oudéa, s'est ainsi justifié :

« Il n'y a aucun développement spécifique sur les litiges (…). Nous avons augmenté notre provision dans un environnement où l'on assiste à un certain durcissement des sanctions. »

Lire (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés La justice américaine resserre l'étau sur les banques françaises
Le Monde
-50% sur toutes nos offres
Accédez à tous nos contenus en illimité à partir de 11,99 € 5,99 €/mois pendant 1 an.
S’abonner

D'autre ne livrent qu'une fourchette, comme la Deutsche Bank, qui a relevé de 1,8 à 2,2 milliards d'euros ses provisions pour ce type de risques au cours du deuxième trimestre, tout en prévenant que « le coût des litiges juridiques pour l'ensemble de l'année 2014 est imprévisible ».

Inflation des procès, valse des milliards

Reste que des estimations circulent chez les analystes financiers sur les montants déjà engagés et les volumes qui devraient être provisionnés.

155 milliards d'euros

Selon une note diffusée par Morgan Stanley à ses clients au début du mois de juillet, c'est le montant que les grandes banques américaines et européennes ont mis de côté depuis 2009. Et elles devraient encore provisionner 55 milliards d'euros supplémentaires en prévision des litiges à venir d'ici à 2016, selon les calculs de la banque d'affaires américaine.

Dans l'infographie, BofA signifie Bank of America ; RBS, Royal Bank of Scotland ; UBS, Union de banques suisses.

Les contentieux et les menaces de pénalités financières liés aux risques opérationnels et aux enquêtes des régulateurs jouent désormais un rôle de premier plan dans les spéculations des investisseurs quant au capital des banques. Selon les analystes de Morgan Stanley, ces nouveaux postes de dépense aiguisent les inquiétudes concernant les ratios de liquidités que les banques sont censées détenir et la rentabilité du secteur.

60 milliards d'euros

C'est ce qui a été provisionné sur le Vieux Continent depuis 2009. Manipulations des marchés des changes, des matières premières, des taux interbancaires (Libor et Euribor), vente de crédit hypothécaires pourris… le secteur bancaire européen se trouve largement concerné désormais par la force répressive de l'arsenal juridique américain.

Les banques britanniques sont particulièrement touchées. Lloyds Banking Group (LBG) a ainsi dû afficher jeudi une baisse de plus de moitié de son bénéfice net au premier semestre, en raison de charges exceptionnelles de 1,1 milliard de livres sterling (1,3 milliard d'euros), soit près de deux fois plus que l'an passé. La banque, dont l'Etat britannique possède encore près d'un quart des parts, a vendu abusivement des assurances-crédits PPI à ses clients, une affaire dont le coût a désormais dépassé 10 milliards de livres (12,6 milliards d'euros).

35 milliards d'euros

C'est la somme qui devrait encore être mise de côté pour les litiges à venir dans les deux prochaines années en Europe, estime Morgan Stanley, qui pointe la probabilité, d'ici à la fin de 2014, de dénouements judiciaires concernant les affaires de manipulation des cours sur le marché des devises. Trois parmi les quatre plus gros acteurs sur ce marché — la Deutsche Bank, Citigroup, Barclays et l'Union de banques suisses (UBS), qui ont reconnu être impliqués — sont européens.

Barclays pourrait en outre, prévient Morgan Stanley, être un des premiers établissements européens à faire les frais de la nouvelle rigueur à l'égard des transactions à haute fréquence (ces échanges dégageant de petits bénéfices mais multipliés à l'infini grâce à des programmations informatiques) et des darks pools (plateformes électroniques alternatives de trading, critiquées pour leur opacité).

La banque britannique a été accusée par les autorités américaines d'avoir favorisé les transactions à haute fréquence sur sa place de marché interne aux dépens de ses autres clients. Elle a dit mercredi qu'il lui était impossible pour l'instant d'estimer l'impact financier éventuel de cette affaire.

Lire (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés La justice américaine n'en a pas fini avec les sanctions contre les groupes bancaires
L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.