FOOTBALLDans la cour des grands, le PSG est encore (un peu) un club amateur

Dans la cour des grands, malgré les Qataris et les millions, le PSG est encore (un peu) un club amateur

FOOTBALLIl ne suffit pas de se proclamer géant pour l’être automatiquement…
Le parc des Princes, le 15 avril 2015.
Le parc des Princes, le 15 avril 2015.  - BPI/REX Shutterstock/REX/SIPA
Aymeric Le Gall

A.L.G.

Dans quelques heures, après la finale de Coupe de France contre Angers samedi (20h45), la saison du Paris Saint-Germain sera terminée. Enfin, serait-on tenté de dire tant le PSG aura souffert cette saison. L’été s’annonce donc très mouvementé à Paris et si tout n’est pas à jeter, il va y avoir tout de même un sacré chantier qui va s’ouvrir si le club veut vraiment passer dans la catégorie des tops clubs européens, ceux capables par exemple de postuler à la victoire finale en Ligue des champions.

Sur le papier, depuis l’arrivée des actionnaires qataris, le club a changé de dimension, c’est un fait. Financièrement, les moyens ont été mis pour faire entrer le Paris SG dans la cour des grands. Pourtant, dans les faits, ce n’est pas encore ça. Il reste encore dans la bouche des supporters parisiens comme un petit goût d’inachevé. La sensation que finalement, malgré les déclarations ambitieuses et le slogan « Dream Bigger », le PSG reste encore un club amateur. Attention, par amateur, on entend amateur dans la cour des très grands. Voici un petit tour d’horizon des choses qu’on ne peut voir qu’au PSG et qu’on ne verrait certainement pas au Real, au Bayern ou à la Juve.

  • L’Aurier qui cache le Ben Arfa

On ne reviendra pas sur l’affaire, ou plutôt les affaires, qui ont entouré le latéral droit du PSG lorsque Laurent Blanc était encore entraîneur, mais au moins peut-on dire qu’on pensait sincèrement que ce genre appartenait au passé. Sauf qu’on est à Paris. Et ici plus qu’ailleurs, on est quand même pas mal adepte du WTF permanent. Et c’est ainsi qu’Hatem Ben Arfa a pris le rôle d’agitateur laissé vacant par Serge Aurier cette saison. Cantonné au banc de touche, le joueur semble avoir très mal vécu cette situation.

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Ben Arfa, « conseillé » par ses « conseillers », s’est donc lancé dans une carrière d’acteur de Série B, expliquant d’une petite voix, et dans un décor digne de « Plus Belle La Vie », qu’il ne jouissait pas du même traitement que le reste des joueurs de l’effectif parisien. Hallucinant… Pour ne pas envenimer la situation, le club n’en fera pas des caisses sur la place publique et c’est tout à son honneur. Il n’empêche, ça serait pas mal pour un club qui se veut de très haut standing que ce genre de débordements ne se reproduisent plus à l’avenir.

  • Kluivert-Létang, un duo lolesque

Quand Patrick Kluivert déboule à Paris l’été dernier avec le titre aussi pompeux que mystérieux de « Directeur du football », on se dit que le club a une idée derrière la tête. Depuis le départ de Leonardo, en effet, personne n’avait vraiment su combler le vide laissé par l’Italien, et l’arrivée de Kluivert, tout novice qu’il soit, laissait espérer un semblant de retour à la normale. Raté. Mais alors bien raté. Si, contrairement à ce qui se dit la plupart du temps à son sujet, le Néerlandais n’a pas tout foiré dans sa mission, il est cependant difficile de dire que ce fut une réussite totale.

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Un rôle un peu flou, un vrai manque d’expérience pour un poste pourtant crucial dans un club de foot, et une relation avec son homologue Olivier Létang plus que douteuse, le cocktail fatal, quoi. Résultat, un an après, Létang a posé sa démission et Kluivert va devoir soit accepter un rôle moins prestigieux soit choisir la porte. L’arrivée d’un (vrai) directeur sportif, avec la nomination très prochaine de l’ancien de Porto, Antero Henrique, devrait là aussi remettre un peu d’ordre dans la maison parisienne. Mais encore une fois, c’est le PSG, donc sachons raison garder.

  • Une institution pas assez respectée

Quand un joueur débarque dans un club comme le PSG, on a tendance à penser que celui-ci (et surtout son entourage) se place en dessous de l’institution. Pourtant, au fil du temps, il n’est pas interdit de penser qu’à Paris le chemin est encore long avant d’en arriver là.

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Un exemple, il y a quelques semaines, juste après l’élimination horrible du PSG face au Barça, l’agent de Marco Verratti s’est totalement lâché, comme s’il était en terrain conquis : « La situation est très compliquée (…) Marco veut gagner des trophées et le PSG, en l’état actuel des choses, ne peut pas gagner. Il est à Paris depuis cinq ans et il doit désormais faire des choix : veut-il gagner beaucoup (d’argent, ndlr) sans rien gagner (trophées) ou gagner et devenir un champion ? ».

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Peut-on imaginer un club du standing du Bayern tolérer de tels propos, quand bien même on parle d’un joueur de la trempe du petit hibou ? Non, assurément. « Mais Paris est terrorisé à l’idée de perdre Verratti, ce qui peut expliquer son manque de fermeté à l’égard de Di Campli », souffle Romain Molina, grand connaisseur du club parisien.

  • Une jeunesse qui doute, des formateurs qui s’interrogent

On se souvient tous du départ de Kingsley Coman, joyau du centre de formation parisien, pour la Juventus. Cette fuite avait fait beaucoup de bruit au Camp des Loges et le club s’était juré qu’on ne l’y reprendrait plus. Sauf qu’entre-temps, il semblerait que la leçon n’a pas été tout à fait retenue puisque de nouveaux jeunes à forts potentiels réfléchissent à l’idée d’un départ, s’ils ne sont pas déjà partis.

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C’est le cas notamment d’Axel Zagadou, qui devrait quitter le club cet été, ou de Mahamadou Dembélé (18 ans), qui aurait choisi le Red Bull Salzbourg pour signer son premier contrat pro. Au centre de formation,Le Parisien révélait récemment que les formateurs « ont parfois le sentiment de façonner des joueurs pour qu’ils explosent ailleurs. » On le voit, là aussi le PSG a encore des progrès à faire.

Ce qui va se passer ou non à Paris cet été va être particulièrement crucial pour le club, six ans (déjà) après l’arrivée de QSI aux commandes. A ce sujet, on laisse la conclusion à Romain Molina : « La question c’est : est-ce que tu te sers de cette saison décevante pour apprendre, ou est-ce que tu t’en sers pour tout casser ? Pour moi, les dirigeants sont arrivés à un croisement crucial, le PSG est à la croisée des chemins. Soit il prend un virage beaucoup plus sérieux, beaucoup plus organisé, soit il continue ainsi et là… » Et là, bonjour les dégâts.

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