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Front national : le discours tout en sous-entendus de Louis Aliot contre Florian Philippot

Le député des Pyrénées-Orientales a éreinté sans le nommer le vice-président du FN à l’occasion de son discours de rentrée, dimanche, dans son département.

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Publié le 17 septembre 2017 à 17h21, modifié le 17 septembre 2017 à 17h21

Temps de Lecture 3 min.

Il n’est pas toujours nécessaire d’être kremlinologue pour lire entre les lignes des déclarations des dirigeants du Front national. Pour son discours de rentrée prononcé dans son département, à Saint-Laurent-de-la-Salanque, dimanche 17 septembre, le député des Pyrénées-Orientales Louis Aliot a lancé une charge contre le vice-président du parti, Florian Philippot, mais sans jamais citer son nom. Le compagnon de Marine Le Pen a juste rendu son propos suffisamment clair pour chacun puisse comprendre qui se trouve dans son viseur.

« La politique ne consiste pas à se pavaner à la télévision, elle consiste à être sur le terrain, en expliquant qui nous sommes, ce que nous voulons », a déclaré M. Aliot, alors que M. Philippot a été maintes fois accusé de privilégier sa présence dans les studios de télévision à son travail d’implantation locale.

L’élu du Midi préfère, de son côté, insister sur les vertus de la patience et de l’enracinement, lui qui se définissait, dimanche, comme un militant « ancien », qui tient avant tout à l’unité de sa formation. « J’ai attendu huit ans avant d’avoir un mandat », a rappelé celui qui a adhéré au FN il y a près de trente ans.

« Rassemblement »

Le député des Pyrénées-Orientales a défendu devant les militants de son département le fait que la ligne portée par Marine Le Pen n’aurait pas été imposée par M. Philippot, devenu le conseiller officieux de la fille de Jean-Marie Le Pen en 2009, puis le vice-président du FN en 2012. M. Aliot, lui, a accompagné Mme Le Pen dans son ascension au sein du parti dès 2002, notamment via l’association Générations Le Pen.

« En 1995, le FN se battait déjà contre les effets pervers de la mondialisation. (…) Il a toujours combattu les traités [européens] scélérats », a rappelé M. Aliot, fustigeant ceux qui disent : « j’ai apporté ceci, j’ai apporté cela. » M. Philippot est souvent présenté comme le principal artisan du discours social-souverainiste du FN.

« Déjà, contre le traité de Rome [en 1957], notre famille politique avait voté contre. Puis contre Maastricht [en 1992], puis contre le traité constitutionnel européen [en 2005], nous n’avons jamais manqué à ces votes contre », a défendu l’ancien directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen. C’est « le programme que nous défendons avec Marine, pas depuis 2012, pas depuis 2009, mais depuis 2002 ».

« Notre voie politique n’est ni identitaire ni souverainiste, a ajouté M. Aliot. Je demande à celles et ceux qui sont obsédés par une idée ou l’autre de se ranger derrière le wagon du rassemblement. » Florian Philippot a menacé, pour sa part, de quitter le FN en cas de reculade sur la proposition de sortie de l’euro.

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« Attention aux mégalos »

Alors que des critiques contre Marine Le Pen se font entendre de toutes parts – c’est le cas notamment du maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, ou de celui de Cogolin (Var) Marc-Etienne Lansade, qui a annoncé, vendredi, son départ du Front national –, M. Aliot a tenu à lutter contre le « sentiment de défaite ».

« Quelques fois, j’ai mal au ventre d’entendre ce que j’entends, et de voir ce que je vois », a-t-il assuré, fustigeant « des gens qui se font élire et qui tout de suite passent à la critique sans fondement, sans discernement. Ne nous laissons pas gagner par un sentiment de défaite, ce serait une sottise. Vous n’êtes jamais mort en politique. »

Florian Philippot se trouve dans la tourmente au FN depuis la création, au mois de mai, de sa propre association, Les Patriotes, perçue comme un instrument de promotion personnelle. Mme Le Pen lui a demandé, selon plusieurs sources, de quitter la présidence de cette structure. Dans un entretien au Parisien, vendredi, la présidente du parti d’extrême droite l’a même enjoint publiquement à clarifier sa situation. « Vous savez, j’en ai vu d’autres », a-t-elle répondu alors que le quotidien lui demandait si M. Philippot jouait, selon elle, « sa propre partition ».

Dans une critique pleine d’ambiguïtés sur les personnes visées, Louis Aliot a, lui, mis en garde : « Attention aux malfaisants, aux jaloux, aux pressés, aux vendus, aux mégalos, aux narcissiques, à tous ceux qui pensent qu’ils sont meilleurs que les autres. »

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