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Automédication : « 60 millions de consommateurs » dresse une liste noire des médicaments à éviter

Sur 62 médicaments passés au crible par le magazine, près d’un sur deux serait à proscrire, le rapport bénéfice/risque étant défavorable.

Le Monde avec AFP

Publié le 14 novembre 2017 à 05h10, modifié le 14 novembre 2017 à 15h56

Temps de Lecture 2 min.

Une pharmacie à Quimper.

Rhume, toux, mal de gorge, grippe et troubles intestinaux : dans les médicaments disponibles sans ordonnance, près d’un sur deux est « à proscrire », selon le magazine 60 millions de consommateurs qui dévoile mardi 14 novembre une « liste noire » de produits parmi ceux les plus vendus.

Sur 62 médicaments « passés au crible » sous le contrôle du professeur Jean-Paul Giroud, pharmacologue clinicien reconnu, membre de l’Académie de médecine, et Hélène Berthelot, pharmacienne, seuls 21 % d’entre eux, 13 donc, comme Vicks Vaporub, Imodiumcaps, Gaviscon menthe, Forlax 10 G, Maalox sans sucre, sont « à privilégier ». « Ils ont un rapport bénéfice/risque favorable », précise la publication dans un hors-série. « De toute façon, la durée d’utilisation doit être courte », souligne le professeur Giroud.

Un tiers de ces médicaments est classé « faute de mieux » : leur efficacité est faible ou non prouvée mais ils n’ont pas, peu ou très rarement d’effets indésirables. Enfin, près d’un sur deux – 28 sur 62 – est tout simplement « à proscrire ».

« Un bazooka à la disposition des malades »

En bonne place sur cette « liste noire » figurent des « stars anti-rhume » comme Actifed Rhume, DoliRhume et Nurofen Rhume. Ce sont des cocktails de deux à trois composés actifs : un vasoconstricteur (nez bouché), un antihistaminique (nez qui coule) et du paracétamol ou de l’ibuprofène (mal de tête). Ces tout-en-un cumulent des risques de surdosage et d’effets indésirables gravissimes (accidents cardiovasculaires, neurologiques, vertiges…), avertit 60 millions de consommateurs.

« En somme, pour décongestionner un nez bouché, on met un bazooka à la disposition des malades », selon ce hors-série qui évoque notamment la pseudoéphédrine. Un produit que refuse par exemple de vendre le gérant d’une pharmacie bordelaise, relate le journal.

« Cette substance expose à des risques d’accidents cardio-vasculaires et d’AVC », observe le professeur Giroud, qui qualifie ces médicaments de « dangereux ». « Ils devraient être retirés du marché », dit-il à l’Agence France-Presse (AFP).

Selon lui, des médicaments à base de pseudoéphédrine par voie orale sont vendus sans ordonnance alors qu’ils délivrent jusqu’à 30 fois la dose de ceux qui s’administrent par voie nasale et qui sont accessibles seulement sur ordonnance.

60 % des anti-toux à proscrire

Pour les médicaments destinés à soulager la toux, le bilan de 60 millions de consommateurs n’est guère meilleur, avec seulement un médicament à privilégier et 60 % à proscrire. « C’est l’hécatombe par rapport à l’étude que nous avions réalisée en 2015, où il y avait 35 % de médicaments à privilégier et seulement 50 % à proscrire. »

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Cette dégradation provient du fait que, depuis juillet, les sirops ou comprimés à base de dextrométhorphane (dérivé opioïde), une substance efficace sur certaines toux sèches et fatigantes, ne sont plus accessibles sans ordonnance. Et ce en raison d’un détournement « marginal » de cette substance par des ados (via des cocktails « purple drank », « mêlant sodas et produits pharmaceutiques »), explique à l’AFP Adeline Trégouët, rédactrice en chef déléguée du magazine.

Il y a 4 000 médicaments en vente sans ordonnance, chiffre incluant par exemple des bouteilles de sirop de tailles différentes ou des boîtes avec plus ou moins de comprimés, et parmi eux près de 600 sont en accès direct en pharmacie, d’après le professeur Giroud.

« Il y a un problème d’information, le public ne connaît les médicaments que par la publicité, or elle n’est pas véritablement informative », déplore le pharmacologue. Plus généralement, « si le risque zéro n’existe pas, malheureusement l’efficacité zéro, elle, est indiscutable pour plus de 55 % des médicaments d’automédication » disponibles sur le marché, s’indigne le spécialiste.

Le Monde avec AFP

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