Pouvez-vous imaginer des personnes condamnées pour crimes de guerre autorisées à faire de la politique ? Dans l’État même où ils ont commis ces crimes de guerre ? Non, s’exclamera-t-on à l’unisson ! Eh bien cela ne pose aucun problème aux députés qui siègent dans les institutions parlementaires de Bosnie-Herzégovine. Qui plus est, on y considère que priver les criminels de guerre d’éligibilité peut être qualifié de discrimination, voire de non-respect des droits de l’homme !

La Bosnie-Herzégovine a récemment refusé de modifier sa loi électorale et le code pénal pour interdire l’éligibilité des criminels de guerre ayant purgé leur peine de prison. Pour ceux qui ne le savent pas, il faut rappeler que la législation européenne interdit aux criminels de guerre toute activité politique. C’est la chose la plus normale qui soit ! Mais pas en Bosnie-Herzégovine !

Visiblement, le crime paie !

Pour paraphraser l’écrivain bosniaque Faruk Sehic, on peut facilement imaginer quelqu’un qui tue 100 personnes, purge sa peine, sort de prison, brigue un mandat politique, le remporte et empoche 5 000 marks convertibles [2 500 euros] par mois en tant que député. Si ce n’est pas la preuve que le crime paie, au sens propre comme au figuré, je ne sais pas ce que ça peut être !

Il y a de quoi être consterné par l’annonce, faite par Aleksandra Pandurevic et Momcilo Novakovic au nom des députés serbes de l’Assemblée parlementaire de Bosnie-Herzégovine, de leur opposition à la modification proposée de la loi électorale. “Les représentants des Serbes et des Croates refusent de voter ladite loi”, a précisé Novakovic.

Les Serbes, au nom desquels ont été commis un génocide et des crimes monstrueux, que ce soit à Prijedor, à Foca ou à Srebr