Arabie Saoudite : une boxeuse brise les tabous

Halah Alhamrani, la boxeuse de 41 ans qui révolutionne l'Arabie Saoudite par le sport.

Crédit photo, AFP

Légende image, Halah Alhamrani, la boxeuse de 41 ans qui révolutionne l'Arabie Saoudite par le sport.

Halah Alhamrani dirige un club de gym pour femmes appelé Flag, Fight Like a Girl (bats-toi comme une fille), dans la ville occidentale de Jeddah, sur la mer Rouge.

Cette femme âgée de 41 ans offre des cours de conditionnement physique comme le CrossFit dans un pays où l'exercice physique en public est considéré comme indigne pour les femmes.

Pour contribuer à rendre autonome une nouvelle génération de femmes qui n'a pas eu l'expérience de goûter au sport, Mme Alhamrani ne compte que sur le bouche-à-oreille pour vulgariser son espace.

Trouvée sur un ring, donnant de puissants coups de poing à l'abri des regards indiscrets, l'entraîneuse de boxe affirme son droit de pratiquer du sport.

Halah Alhamrani a eu la chance d'avoir elle-même accès au sport depuis son plus jeune âge

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Légende image, Halah Alhamrani a eu la chance d'avoir elle-même accès au sport depuis son plus jeune âge.

Ce qui a longtemps été refusé à de nombreuses femmes dans le royaume ultra-conservateur musulman.

"Chaque jour, des femmes qui n'ont jamais fait de sport arrivent, certaines viennent avec leur mère", explique-t-elle dans sa salle de sport ouverte en 2016.

Vague d'émancipation

Selon elle, les mères en repartant avec leurs filles la remercient souvent de leur avoir offert "un tel sentiment d'émancipation".

Contrairement à ses concitoyennes, Halah Alhamrani a eu la chance d'avoir elle-même accès au sport depuis son plus jeune âge.

Issue d'une mère américaine et d'un père saoudien, elle avait la chance de bénéficier de leur encouragement. Ce qui était plutôt rare dans le royaume d'Arabie Saoudite.

Cette femme âgée de 41 ans offre des cours de conditionnement physique.

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Légende image, Cette femme âgée de 41 ans offre des cours de conditionnement physique.

Elles sont au total près de 150 femmes, dont des Saoudiennes et des ressortissantes d'autres pays arabes à retirer leurs "abayas" (longues robes traditionnelles de couleur noire) dans le club de gym.

Ces femmes sportivement "émancipées" enfilent toutes des tenues de sport et attachent des bandeaux dans les cheveux.

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Elles soulèvent des poids et apprennent des techniques de boxe, en donnant de puissants coups de poing sur un punching-ball. Elles transpirent en écoutant de la musique.

Sur un tableau accroché au mur, il est écrit : "J'ai hâte de revenir".