Ils ont choisi l’Allemagne. Au regard des chiffres de 2017, ce sont nos voisins d’outre-Rhin qui ont attiré le plus grand nombre de Britanniques qui voulaient conserver un passeport européen après le Brexit. C’était déjà le cas en 2016, mais la tendance s’est accentuée en 2017 : les Britanniques ont été 2 865 à devenir citoyens allemands en 2016 et… 7 493 en 2017, soit une multiplication par 12 entre 2015 et 2017. Destatis, l’institut de statistiques allemand, y voit un lien avec l’imminence du Brexit, qui a conduit « à un nombre record de naturalisations de Britanniques », explique-t-elle dans sa note statistique annuelle consacrée aux naturalisations.
Et il vaut mieux ne pas traîner : car si Berlin n’autorise pas la détention de deux passeports, elle fait une exception pour les citoyens de l’Union européenne ou pour les Suisses. Autrement dit, les Britanniques qui voudraient obtenir la double nationalité doivent faire vite, avant que la sortie du Royaume-Uni de l’UE ne soit effective en mars 2019.
A l’échelle des 13 pays d’Europe de l’ouest que nous avons retenus, le nombre de naturalisations est passé de 2 600 avant le Brexit, en 2015, à plus de 6 500 en 2016, et plus de 15 000 en 2017 – soit une multiplication par près de 6 en deux ans, même si on est loin de parler d’un exode.
La France en deuxième position
Parmi ces 13 pays, la France pointe en deuxième position, loin derrière sa voisine allemande : avec 1 518 naturalisations en 2017, elle est à peine au-dessus de la Belgique (1 381 naturalisations de Britanniques) ou des Pays-Bas (1 241).
Si l'on s'intéresse à la population totale, c’est néanmoins le Luxembourg qui a le plus naturalisé de sujets britanniques : avec 61 naturalisations pour 100 000 habitants en 2017, le Grand-Duché et ses 590 667 habitants sont en première position. Là aussi, la Belgique est « bien » placée puisqu’elle a naturalisé 12,17 Britanniques pour 100 000 habitants. Elle est talonnée par la Suède qui émarge à 12,04 naturalisations pour 100 000 habitants.
Dans ce classement au ratio, l’Irlande se distingue avec 11,06 nouveaux citoyens d’origine britannique en 2017, toujours pour 100 000 habitants. Il faut dire que dans l’île, les chiffres étaient stables à 61 naturalisations de leurs voisins par an entre 2010 et 2015. Ce chiffre est monté à 529 en 2017. Etant donné la tendance depuis 2016 dans les pays d’Europe de l’ouest, il y a fort à parier que l’année 2018 connaîtra une pente similaire.
Mise à jour : nous avions abusivement inclus la République d’Irlande dans l’espace Schengen alors qu’elle n’en est pas membre.
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