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100 psychiatres dénoncent une mauvaise prise en charge des malades mentaux

Mathilde Ragot
Ils lancent un signal d'alarme. Dans une lettre adressée à la ministre de la Santé, une centaine de psychiatres déplorent que des patients atteints de troubles mentaux ne soient pas pris en charge, à cause du manque de places dans les services psychiatriques.
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« Parler seul dans la rue est le reflet d’une souffrance psychique réelle », déclare au Parisien Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Avec plus de 100 de ses collègues, le psychiatre a signé une lettre remise à la ministre de la Santé Agnès Buzyn ce mercredi 16 janvier. Ils y dénoncent les lacunes dans la prise en charge des personnes atteintes d’une maladie mentale en France, notamment liées aux problèmes de budgets alloués à la psychiatrie dans les hôpitaux.

Alors qu’un Français sur 5 souffre de troubles mentaux, ces personnes qui souffrent ou souffriront de dépression, de troubles bipolaires, d’autisme ou de schizophrénie ne sont pas suffisamment pris en charge. Pour cause, le nombre de lits dans les hôpitaux diminue, alors que les cabinets médicaux sont surchargés.

Des fonds insuffisants pour la psychiatrie

« La demande en consultation augmente car on identifie mieux certains troubles, et des pathologies comme les dépressions et l’autisme sont aussi en hausse », confirme Antoine Pelissolo, toujours au Parisien. Les services de psychiatrie étant surchargés, les temps d’hospitalisation se trouvent raccourcis. « C’est inadmissible. Jamais vous ne verrez ça ailleurs, jamais on ne laisserait un patient opéré à cœur ouvert quitter l’hôpital le lendemain de son intervention », continue-t-il.

Des professionnels avaient déjà dénoncé la place insuffisante de la psychiatrie dans le Plan Santé 2022 présenté par le gouvernement. En décembre dernier, la ministre de la Santé avait ainsi annoncé une rallonge budgétaire de 50 millions d’euros afin de « répondre aux difficultés du secteur et engager les transformations nécessaires ». Un « fonds d’innovation » doté de 10 millions d’euros devrait également être créé cette année. Une enveloppe insuffisante, selon les psychiatres signataires. L’Union syndicale de la psychiatrie (USP) appelle donc à participer à une journée d’action nationale, qui se tiendra mardi 22 janvier Place de la République à Paris.

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