La France demande des comptes suite à l'arrestation d'une chercheuse franco-iranienne à Téhéran

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La France demande des comptes suite à l'arrestation d'une chercheuse franco-iranienne à Téhéran

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Fariba Adelkhah en février 2019 sur franceinfo:
Fariba Adelkhah en février 2019 sur franceinfo:
© Radio France

Le ministère des Affaires étrangères a annoncé ce lundi l'arrestation de la chercheuse Fariba Adelkhah. Incarcérée depuis trois semaines, pour une raison encore inconnue. Le gouvernement français demande officiellement des explications à Téhéran.

Le gouvernement français souhaite notamment que Téhéran lui communique des informations "sur la situation et les conditions de l'arrestation" de la chercheuse. La France réclame aussi "une autorisation sans délais pour un accès consulaire" d'après le communiqué du ministère. Pour l'instant, le ministère des Affaires étrangères n'a toujours pas obtenu de réponse.

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Fariba Adelkhah est emprisonnée depuis trois semaines, d'après plusieurs médias persans. La femme de 60 ans a été arrêtée à son domicile de Téhéran par les Gardiens de la révolution, assure de son côté Gozaar, site internet iranien de défense des droits de l'homme. La chercheuse avait déclaré dans une interview à L’Express en 2009, que "l'Iran ne connaît pas l'autonomie de la recherche. Le chercheur y est considéré comme un agent 007".

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Le site affirme également que Fariba Adelkhah est détenue dans la prison d'Evin et serait maintenue en isolement. Cette prison est située au nord de Téhéran et est sous le contrôle des Gardiens de la révolution. Seul l'ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême iranien, contrôle les Gardiens de la révolution, qui ne dépendent pas du gouvernement ou des services de renseignement.

Le gouvernement iranien ne serait donc pas directement à l'origine de cette arrestation ,comme l'explique Ali Rabeiï, porte-parole du gouvernement iranien qui déclare n'avoir "aucune information à ce sujet" et ne pas savoir par qui la chercheuse a été arrêtée ni pour quelle raison.

L'Iran ne reconnait pas la double nationalité. Le pays va donc traiter tous les citoyens binationaux comme des Iraniens, ce qui posent de nombreux problèmes lors de négociations avec les différents pays. Fariba Adelkhah devient la 12ème citoyenne binationale à être détenue en Iran d'après le Centre des droits de l'homme en Iran.

Une chercheuse spécialisée sur l'Iran

Fariba Adelkhah est directrice de recherche au Centre de recherche internationales (Ceri) à Science Po-Paris. Elle a aussi un doctorat en anthropologie de l'École des Hautes études en Sciences sociales (EHESS) de Paris.

Fariba Adelkhah travaille actuellement sur les Séminaires de Qom, un centre éducatif chiite qui croit en l'existence des douze imams, les chiites duodécimain. Ils sont majoritaires en Iran et représentent environ 60 millions de personnes dans le pays. Spécialisée sur l'Iran, elle effectuait régulièrement des allers-retours entre la France et l'Iran depuis plusieurs mois dans le cadre de ses recherches.

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Elle a analysé l'anthropologie sociale et politique de l’Iran post-révolutionnaire ce qui l'a amené à travailler sur des sujets comme la famille, les milieux d’affaires, la jeunesse et les femmes. Elle a aussi étudié l'anthropologie du voyage en prenant en compte les migrations, les contrebandes et les exils. 

Fariba Adelkhah collabore avec plusieurs revues scientifiques comme "Iran Studies" ou "la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée" et est auteure de nombreuses publications sur l'Iran et l’Afghanistan.

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