•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Instagram : un compte créé pour débusquer les comptes de faux gourous de l'entrepreneuriat

Homme portant un chapeau de clown, avec les yeux couverts d'un bandeau portant la mention « Baller Busters ».

Le compte Instagram @BallerBusters tente de débusquer les comtes de faux entrepreneurs et entrepreneuses sur Instagram.

Photo : Instagram @BallerBusters

Radio-Canada

Instagram regorge de comptes associés à des gourous de l’entrepreneuriat, qui transpirent le succès et la richesse. Or, dans bien des cas, il semblerait que ce ne soit que de la poudre aux yeux. C’est du moins ce que tente de prouver le compte @BallerBusters, qui s’est donné pour mandat de débusquer ces faux profils sur Instagram et d’exposer leurs arnaques.

« Ces gens s’affichent dans des jets privés, exhibent leurs fausses montres, s’exposent avec tous ces trucs et se créent une fausse vie sur les réseaux sociaux », a affirmé au New York Times la personne derrière le compte @BallerBusters, qui désire garder l’anonymat.

L'expression anglaise « baller » pourrait se traduire librement par « quelqu'un qui a atteint le succès et la richesse ». Le terme « buster » fait quant à lui référence à « celui ou celle qui déboulonne un mythe », d'où le choix de nom @BallerBusters.

La personne qui administre le compte affirme que ses méthodes de recherche sont rigoureuses. Avant de s’engager à exposer quelqu’un, elle passe au peigne fin des captures d’écran de messages, de reçus ou de documents légaux, et procède à un examen approfondi des différents réseaux sociaux associés à un compte suspect. 

Pour y arriver, elle consulte des sources dans le milieu de l’entrepreneuriat ou elle fait appel à l’information du public, via l’externalisation ouverte (crowdsourcing en anglais). 

Lorsqu'elle est certaine de ses informations, elle expose les faux entrepreneurs ou entrepreneuses via des stories Instagram, sur un ton ironique et avec plusieurs émojis. La majorité du contenu qui se trouve sur le fil principal du compte est par ailleurs composé de mèmes et de vidéos de parodie.

Du mentorat et des cours en lignes bidon

La personne derrière @BallerBusters affirme qu’elle a eu vent de centaines de personnes qui auraient été arnaquées.

Selon le New York Times, les personnes qui mentent sur leur vie professionnelle sur Instagram ont un objectif précis en tête. Elles utilisent leur mode de vie factice pour vendre du « mentorat », des abonnements à leurs services ou des cours en ligne. 

Récemment, @BallerBusters a ciblé le compte d'un entrepreneur en service de livraison à domicile qui affirme être un adolescent. Sur Instagram, il prétendait avoir acheté un penthouse pour 8 millions de dollars. @BallerBusters a trouvé des photos démontrant que la maison était en fait une propriété à louer sur la plateforme Airbnb.

Également ciblé, le compte d'un prétendu maître à penser qui vendait des cours d'entrepreneuriat pour ensuite bloquer les mauvaises critiques à son sujet, incluant celles qui exigeaient un remboursement.

Les victimes paient donc pour des cours d'entrepreneuriat ou des programmes de mentorat bidon, parfois à coups de milliers de dollars. Or, dans plusieurs cas, les entrepreneurs ou entrepreneuses en question n'enseignent pas leurs propres cours, mais créent un cursus ou un diaporama dans le but de le transmettre ensuite à des personnes sous-traitantes qui se chargent de les enseigner, selon ce qu'a affirmé au New York Times Jason Wong, un (vrai) entrepreneur de 22 ans qui est fan du compte @BallerBusters.

« C'est comme prétendre que tu es un professeur de yoga de haut niveau, vendre tes cours et laisser ta belle-sœur qui n'a aucune expérience en yoga enseigner » ,explique-t-il.

Des jeunes qui arnaquent des jeunes

Selon @BallerBusters, les victimes sont souvent des ados ou des jeunes adultes qui baignent dans la culture du ou de la chef d'entreprise à qui tout réussit.

« Ces jeunes partagent l'idée selon laquelle l'école ne fonctionne pas », a affirmé au New York Times Stephen T. Johnson, fondateur de Flipmass, une plateforme de monétisation pour les créateurs et créatrices de contenu.

Il ajoute que le fait que plusieurs de ces escrocs se présentent comme des jeunes rend leur argumentaire de vente plus efficace.

Finalement, la personne derrière @BallerBusters souhaiterait que son compte devienne une ressource éducative. Elle possède déjà une adresse URL pour héberger un site web et elle prévoit créer un centre d'information en ligne qui permettrait d'éviter les arnaques répandues sur les médias sociaux, ainsi qu'une plateforme où les gens pourraient publier des critiques de cours en ligne ou de programmes de mentorat.

« Je ne veux pas seulement balancer des escrocs, je veux éduquer les gens », conclut la personne derrière @BallerBusters.

Avec les informations de New York Times et Le Courrier international

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.