Une partie de l'Australie est ravagée par les flammes depuis des semaines. Le gouvernement, critiqué par la société civile sur sa politique environnementale trop frileuse, refuse d'y voir un lien arguant avoir "pris sa part" dans la lutte contre le réchauffement climatique. Depuis le début des feux de brousse, six personnes sont mortes et des centaines de koalas et marsupiaux ont été brûlés vivants. 

Depuis des semaines, des feux de brousse sans précédent ravagent certaines zones de l’Australie. Dans le sud, une centaine d’écoles ont été fermées et les compagnies ont coupé l’électricité à des milliers de personnes. Alors que l’été n’a pas encore commencé dans le pays, plusieurs États ont subi des températures atteignant plus de 40°C mercredi 20 novembre.
Sydney, est, elle, enveloppée d’un épais brouillard toxique dû aux incendies depuis vendredi dernier. Les niveaux de pollution ont atteint des niveaux "dangereux" dans la mégalopole selon des chiffres officiels. Ces feux sont de saison, mais ils ont surpris cette année par leur précocité. Surtout, ils attisent la colère d’une partie de la population contre le gouvernement conservateur, ardent défenseur de l’industrie minière, qui continue de minimiser la menace du réchauffement climatique.
Dix fois la surface de New York partie en fumée
Pendant des jours, le chef du gouvernement Scott Morrison a refusé de répondre aux questions sur le lien avec le changement climatique, s’abritant derrière l’urgence de l’aide aux victimes. Ce jeudi 21 novembre, il a démenti que sa politique environnementale était responsable des incendies qui dévastent le pays, arguant que le gouvernement avait déjà fait suffisamment contre le réchauffement climatique. 
Mais cette position est de plus en plus compliquée à tenir vu l’ampleur de la catastrophe. Les feux de brousse auraient brûlé l’équivalent de dix fois la surface de New York soit 10 000 km². Après plusieurs jours à coordonner l’action des pompiers des zones rurales de Nouvelle-Galles du Sud, leur chef, le commissaire Shane Fitzsimmons a clairement fait le lien avec les dérèglements climatiques. Le Bureau de météorologie, une agence qui dépend du gouvernement, a d’ailleurs lui même reconnu que le réchauffement climatique, provoqué par les activités humaines, avait un "impact sur la fréquence et la gravité des incendies"
Des feux plus intenses et fréquentes avec le changement climatique
Les scientifiques établissent un lien indiscutable entre le réchauffement et les incendies, même si les interactions sont complexes et que d’autres paramètres entrent en jeu, comme la température de l’océan Indien ou l’évolution des masses d’air en Antarctique. "Les feux de forêts ne sont pas directement attribuables au changement climatique", explique Janet Stanley de l’Université de Melbourne. "Cependant, le réchauffement rapide du climat rend les incendies plus fréquents et plus intenses."
Pour rappel, depuis le début des feux, plusieurs personnes ont trouvé la mort. La faune est également touchée. Une vidéo d’une femme sauvant un koala des flammes a d’ailleurs créé des émules sur les réseaux sociaux. Les associations, sur place, estiment que des centaines de koalas et de marsupiaux ont été brûlés par les flammes. 

Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP

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