Des individus se sont introduits « violemment » au siège de la CFDT et ont « agressé » des salariés, selon Laurent Berger

L’intrusion dans les locaux serait l’œuvre d’une action de la « coordination SNCF-RATP » assure la CFDT. Auprès de « l’Obs », Laurent Berger évoque ces derniers temps « une multiplication des horreurs ».

Les locaux parisiens de la CFDT

Les locaux parisiens de la CFDT AFP

Quelques « dizaines d’individus » se sont introduits « violemment » dans les locaux de la CFDT ce vendredi 17 janvier peu après midi, a révélé sur Twitter Laurent Berger, le leader de la confédération syndicale. « Ils ont agressé verbalement et physiquement des salariés de la CFDT. Nous condamnons cet acte et nous ne nous laisserons pas intimider », a-t-il ajouté.

La confédération dit à l’AFP qu’il s’agit d’une action de la « coordination SNCF-RATP », née aux premières évocations d’une grève illimitée, en octobre, contre la réforme des retraites. « C’était une intrusion violente. Ils étaient une trentaine. Un salarié a été plaqué au sol, il y a eu des insultes », a-t-on précisé à la CFDT.

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Peu avant, « L’Obs » était présent dans les locaux de la CFDT pour une longue interview (à suivre) de Laurent Berger sur la réforme des retraites. Le local de la confédération, d’habitude très ouvert sur l’extérieur, nécessitait cette fois le passage par un interphone de côté, l’entrée principale étant fermée. « C’est par mesure de précautions, nous avons reçu des menaces », nous glisse-t-on. En début de matinée, des policiers de la mairie de Paris ont d’ailleurs effectué une ronde.

« Une honte pour notre démocratie »

Interrogé sur la question, le leader de la confédération Laurent Berger évoque « une multiplication des horreurs sur les réseaux sociaux et reçues par courrier », généralement « très insultantes » pour les militants CFDT, mais dit être très souvent le seul visé nommément. La confédération assure à « l’Obs » qu’elle va porter plainte après l’intrusion de ce vendredi.

« Ces violences sont une honte pour notre démocratie », a réagi vendredi sur LCI Emmanuel Macron. « Je condamne avec la plus grande fermeté ce qui s’est passé cet après-midi. J’ai appelé le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, les violences à l’égard de syndicalistes, quelles que soient d’ailleurs les confédérations syndicales, sont une honte pour notre démocratie et inacceptables », a déclaré le chef de l’Etat.

« Je veux apporter toute ma solidarité non seulement à cette confédération syndicale mais à ses salariés et ses engagés qui ont subi ces agressions. La justice passera, je l’espère, le plus vite possible. »

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« Il est clair que le débat démocratique n’est possible que dans le calme et dans le respect (...) Dans une démocratie, les idées peuvent s’échanger. On vote pour choisir ses dirigeants, ce sont nos représentants qui votent nos lois. Cette liberté, elle requiert le respect, elle requiert la décence, elle doit condamner tous les discours de haine et de brutalité », a-t-il encore dit.

Jeudi, ce sont les locaux de la CFDT à Caen qui ont été dégradés, avec des tags injurieux et diffamatoires – une plainte a également été déposée. D’autres locaux ont également été ciblés depuis une semaine, et l’annonce par le Premier ministre Edouard Philippe de retirer l’âge pivot de la réforme des retraites, en échange de l’organisation d’une conférence de financement, telle que proposée par Laurent Berger.

« Dénoncer les propos de Berger »

Sur son compte Twitter, Anasse Kazib, « cheminot à Paris Nord », l’une des voix du mouvement, a indiqué qu’il s’agissait d’une « action surprise de la coordination RATP - SNCF au siège de la CFDT ». « On est là même si [Laurent Berger] ne le veut pas nous on est là, pour l’honneur des travailleurs… Nous sommes solidaires avec les camarades de la CFDT en lutte, mais nous venons dénoncer les propos de Berger », écrit-il encore.

« On est contre cette bureaucratie syndicale qui porte le nom de Laurent Berger, qui est en train de négocier le poids des chaînes, la régression sociale », dit-il encore dans un mégaphone devant un bâtiment, selon une vidéo, également visible sur Twitter, sur le compte de Révolutionpermanente, un site d’information d’extrême gauche.

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