Sarah Bernhardt (1844-1923) : "Vous ne me connaîtrez pas"

Pour le critique Jules Lemaitre elle "aura connu la gloire énorme, concrète, enivrante, affolante, la gloire des conquérants et des césars." Sur scène Sarah agonisait, dans la salle les femmes s'évanouissaient, les hommes sanglotaient. Après la représentation d'Hernani, Victor Hugo adressa à son interprète (et amante) une larme de diamant. Sarah la courtisane eut à ses pieds et dans sa couche les hommes les plus célèbres de son temps, politiques -de Napoléon III à Gambetta, en amour aussi elle aimait les paradoxes- têtes couronnées, écrivains, artistes, tout le who's who de son époque. Qui ne succomba pas? 

L'ensorcelante fut adulée, honnie, admirée, méprisée, portraiturée avec adoration, caricaturée avec fiel. "Vous ne me connaitrez pas" lance t'elle à la postérité. Les enregistrements nasillards qui nous sont parvenus ne peuvent rendre compte de son timbre, de sa gestuelle, de son aura... "Sarah Bernhardt projette jusqu'à nous une lumière étrange" dit l'historien d'art Xavier Girard que l'image de Sarah Bernhardt effraya pour un temps. Comment la perçoit-on aujourd'hui? Comédienne, star, sculpteur, peintre, metteur en scène, directrice de théatre, patriote, globe-trotter, femme fatale, femme engagée, femme courage, multiples et complexes furent les rôles de Sarah Bernhardt au théatre et dans la vie, deux scènes aux frontières abolies où elle se donna en perpétuelle représentation, se dissimulant derrière la légende qui devait lui survivre.

Avec 

Henry Gidel  auteur de "Sarah Bernhardt" Editions Flammarion

Xavier Girard  historien de l'art moderne

Noëlle Guibert  ancienne directrice du département Arts et Spectacles à la BNF

Sophie-Aude Picon  comédienne, auteur de "Sarah Bernhardt" Folio / bio

Hélène Tierchant  auteur de "Sarah Bernhardt -Madame "Quand même" Editions Télémaque

Archives INA Martine Auger