C’est la patronne ! Et désormais, en Occitanie, personne ne peut lui contester le poste. Avec 39,57 % des voix dès le premier tour des élections régionales, dimanche 20 juin, Carole Delga, présidente socialiste sortante, s’impose dans sa région. Elle part largement favorite de la triangulaire qui, dimanche 27 juin, doit l’opposer à Jean-Paul Garraud (Rassemblement national, RN) et à Aurélien Pradié (Les Républicains, LR).
Avec 62,76 %, le taux d’abstention régional est légèrement inférieur à celui du reste du pays (66,73 %). Carole Delga améliore son score du premier tour de 2015 de près de 16 points et elle distance d’autant le premier de ses concurrents. Celui qu’elle désignait comme son adversaire principal, le candidat du RN, avec moins de 23 % des suffrages, enregistre un recul de près de 9 points par rapport au score de Louis Aliot qui, il y a six ans, défendait les couleurs du Front national.
Carole Delga, que les sondages plaçaient au coude-à-coude avec Jean-Paul Garraud, n’a pas dissimulé sa joie. Ni sa fierté d’infliger un tel camouflet à l’extrême droite dans une région où celle-ci dispose de quelques bastions, comme Béziers (Hérault), Perpignan ou encore Beaucaire (Gard). « En Occitanie, il y a six ans, le total de l’extrême droite dépassait les 36 %, a-t-elle rappelé. Aujourd’hui, après l’avoir combattue sans relâche en restant fidèle aux valeurs socialistes, aux valeurs de gauche, on obtient des résultats. Tôt ou tard, quand on dit les choses clairement, ça résonne. On ne transige pas avec la République. » Et d’ajouter : « Ici, à Toulouse, qui fut la capitale de la République espagnole en exil, on se doit de rappeler ce qu’est l’extrême droite et vers quelle société mènent ses idées. » La candidate en a profité pour lancer un appel au retrait des listes de gauche dans les régions où le RN est en situation de l’emporter au second tour.
Pas de tergiversations
Si elle distance sans coup férir ses adversaires Aurélien Pradier (LR, 12,19 %) et Vincent Terrail-Novès (La République en marche, 8,78 %), Carole Delga assure également son leadership sur ses alliés. A gauche, elle écrase la concurrence. Antoine Maurice, le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), auquel elle avait suggéré de « partir ensemble » dès ce premier tour mais qui a préféré en découdre, contre l’avis d’une partie de son propre camp, en est pour ses frais. Avec un score inférieur aux 10 % requis pour rester en lice au second tour, celui qui, en septembre, a échoué à la mairie de Toulouse n’est pas en mesure de peser. Pas même de négocier quelques places sur la liste que la candidate déposera, mardi 22 juin, en fin de matinée, à la préfecture de région.
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