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Deux « vraies jumelles », dites monozygotes, qui avaient été séparées très tôt et élevées dans deux pays distincts, ont été invitées à passer différents tests. Évaluant notamment l’intelligence générale, ceux-ci ont permis la mise en évidence de différences inattendues.

Des résultats surprenants

Nées en Corée du Sud en 1974, les deux jumelles avaient été séparées à l’âge de deux ans, lorsque l’une d’elles s’était perdue sur un marché. Malgré les efforts déployés par sa famille biologique, cette dernière n’avait pu être retrouvée et, de façon assez inexplicable, avait été emmenée dans un hôpital situé à 160 kilomètres de sa ville d’origine. Rapidement placée en famille d’accueil, elle avait finalement été adoptée par un couple d’Américains.

La fratrie a été réunie en 2020 après que la jumelle ayant grandi aux États-Unis a fourni un échantillon d’ADN dans le cadre d’un programme visant à identifier les enfants perdus par leur famille en Corée du Sud. Les deux sœurs ont ensuite été contactées par des chercheurs et invitées à réaliser une série de tests et d’entretiens.

Bien que de nombreuses similitudes (notamment en ce qui concerne les traits de personnalité, la santé mentale, la satisfaction professionnelle et les antécédents médicaux) aient été mises en évidence, des différences marquées en termes d’intelligence générale ont également été observées.

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Alors qu’il avait été précédemment suggéré que le quotient intellectuel (QI) pouvait être jusqu’à 80 % héréditaire (avec des résultats aux tests cognitifs globalement identiques chez les vrais jumeaux), dans ce cas, les chercheurs ont noté une différence substantielle de 16 points. La sœur ayant grandi en Corée du Sud obtenant notamment de meilleurs résultats dans les tests évaluant le raisonnement perceptif et la vitesse de traitement.

L’influence sous-estimée de l’environnement dans lequel nous grandissons

Les raisons exactes de ces importantes différences restent peu claires, mais les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Personality and Individual Differences, estiment que de tels résultats soulignent l’influence globalement sous-estimée de l’environnement au sein duquel nous grandissons (s’étant avéré plus conflictuel et strict pour la jumelle élevée aux États-Unis) sur le développement de nos capacités cognitives.

Si les profils de personnalité des deux sœurs s’avéraient globalement assez proches, certaines différences vraisemblablement liées aux cultures des deux pays ont également été mises en évidence. D’une manière générale, les valeurs véhiculées par la société américaine s’avèrent nettement plus individualistes, trait ressortant davantage chez la jumelle ayant été adoptée.

Selon l’équipe, l’accès simplifié aux tests ADN pourrait permettre d’identifier et d’étudier davantage de cas similaires dans les années à venir, qui offriront un meilleur aperçu de l’influence réelle de tels facteurs.

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