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Haïti: les entreprises d'eau potable suspendent leurs activités faute de carburant

A Port-au-Prince, la pénurie de carburant qui sévit dans le pays continue d’impacter sévèrement le quotidien des Haïtiens. Après les hôpitaux, les supermarchés, c’est au tour des entreprises de distribution d’eau potable d’annoncer la suspension de leurs activités faute d’essence. C’est le cas de la compagnie Culligan.

Au moins sept personnes sont décédées du choléra en Haïti, ont annoncé le 2 octobre les autorités. (Photo d'illustration)
Au moins sept personnes sont décédées du choléra en Haïti, ont annoncé le 2 octobre les autorités. (Photo d'illustration) AP - Dieu Nalio Chery
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De notre correspondante à Port-au-Prince, Marie André Bélange 

Dans la capitale haïtienne, le carburant se fait de plus en plus rare alors que les prix explosent sur le marché noir. Et pendant que les manifestations de protestation se poursuivent, les transporteurs, de leur côté, ne peuvent plus s’approvisionner en carburant au terminal de Varreux où sont stockés les produits pétroliers confisqués par des hommes armés. Conséquence : une pénurie d’essence dans les stations-services. 

Face à cette situation, la compagnie Culligan, l’un des plus importants fournisseurs d’eau potable à Port-au-Prince, n’a pas d’autres choix que d’arrêter sa production, explique Gilbert Neptune, vice-président chargé des ventes et de la distribution : « On est en train de gérer une crise de l'énergie. Donc on est arrivé au point où l'approvisionnement en carburant n'était pas possible. Et on n'avait plus de quoi faire marcher l'usine ».

À cela, s’ajoute le problème de l’approvisionnement en matière première en raison de la fermeture de la douane. « La compagnie qui nous fournit des bouchons est fermée depuis quelque temps à cause des problèmes sur la frontière ». 

Colère et désarroi des Haïtiens

La compagnie Culligan dit attendre la disponibilité du carburant sur le marché pour pouvoir reprendre ses activités. La fermeture de cette institution très importante du secteur de l’eau potable intervient à un moment où le ministère de la Santé publique alerte sur la résurgence des cas de choléra, cette infection due à la consommation d’eau contaminée et aux mauvaises pratiques en matière d’hygiène. La maladie a déjà provoqué le décès de huit personnes dans les communes de Port-au-Prince et Cité Soleil.

Sans eau, sans essence, les Haïtiens vivent des heures sombres et les manifestations de colère contre le gouvernement se poursuivent. Mardi 4 octobre, alors qu’une foule commençait à se masser devant le commissariat des Gonaïves, la troisième ville du pays, la police a tiré des gaz lacrymogènes en direction de la foule. Une maison à proximité a été touchée, et un bébé d’un mois et demi a été blessé. Transporté en urgence à l’hôpital, il serait dans un état critique

Dans les rues, des drapeaux russes ont été remarqués en signe d’un appel à l’aide de la Russie. Selon les manifestants interrogés, si les États-Unis n’avaient pas soutenu le gouvernement d’Ariel Henry, celui-ci serait déjà parti.

01:30

Reportage aux Gonaives de Ronel Paul

► À écouter aussi : Haïti: la rentrée des classes impossible

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