Guillaume Meurice suspendu par Radio France après avoir répété ses propos sur Benyamin Netanyahou

Sur X, le chroniqueur de France Inter a annoncé ce jeudi être convoqué par la direction de Radio France pour « un entretien préalable en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire ».

Le chroniqueur a indiqué être convoqué par la direction de Radio France « à un entretien préalable en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire ». LP/Jean-Baptiste Quentin
Le chroniqueur a indiqué être convoqué par la direction de Radio France « à un entretien préalable en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire ». LP/Jean-Baptiste Quentin

    Guillaume Meurice vs. Radio France, acte II. Sur X, l’humoriste a fait savoir ce jeudi qu’il ne participerait pas aux deux prochains numéros (5 et 12 mai) du « Grand dimanche soir », l’émission comique présentée par sa complice, Charline Vanhoenacker, sur France Inter. En cause, sa convocation à un « entretien préalable en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire ». Celle-ci pourrait aller « jusqu’à la rupture anticipée de (s) on contrat à durée déterminée pour faute grave », a-t-il précisé dans son message.

    « Il m’est intimé l’ordre de cesser toute activité professionnelle à Radio France et de ne pas me rendre à mon poste de travail avant le dit entretien », ajoute aussi le chroniqueur, laissant à penser que cette convocation devrait avoir lieu la semaine du 13 mai, soit après les deux émissions dont il sera absent. Il n’a en revanche pas expliqué les raisons du déclenchement de cette procédure. Contactés, ni lui ni Charline Vanhoenacker ne nous ont répondu pour l’instant.

    Selon nos informations, Guillaume Meurice est bel et bien convoqué par la direction des ressources humaines de Radio France pour un entretien disciplinaire pouvant conduire, parmi d’autres sanctions possibles, à son éviction du groupe public. En attendant, il est mis à pied à titre conservatoire avec maintien de sa rémunération. Également joint, son employeur n’a pas souhaité faire de commentaires.

    Il a réitéré à l’antenne ses propos controversés

    Cette annonce intervient quatre jours après que le billettiste a réitéré à l’antenne ses propos controversés sur le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, comparé à « une sorte de nazi mais sans prépuce ». Proférés une première fois le 29 octobre, soit trois semaines après les attaques du 7 octobre et le début de la guerre dans la bande de Gaza, ces derniers avaient généré une intense polémique.

    Dans la foulée, l’humoriste avait été convoqué dans le bureau de Sibyle Veil, la patronne de Radio France. Refusant de faire son mea culpa, il avait finalement écopé d’un avertissement, qu’il entend contester devant la justice, mais dont il arrivera lesté à son prochain entretien. Sa chronique avait aussi valu à sa station une mise en garde de l’Arcom, l’autorité de régulation de l’audiovisuel.

    Également visé à l’époque par plusieurs plaintes pour « provocation à la violence et à la haine antisémite » et « injures publiques à caractère antisémite », l’artiste avait fait savoir le 22 avril dans Libération que ces procédures avaient été classées sans suite par la justice pour infractions « pas suffisamment caractérisées ».

    « Je n’approuve pas tout mais je vous laisse le dire »

    C’est sur cette actualité qu’il a rebondi à l’antenne dimanche 28 avril sur France Inter. S’interrogeant sur ce qu’il avait « le droit de dire » en cette période d’équilibre des temps de parole pour cause de campagne électorale des Européennes, il avait lancé : « Si je dis : Netanyahou est une sorte de nazi mais sans prépuce, c’est bon. Le procureur, il a dit : c’est bon. Il l’a dit cette semaine. Allez-y. Vous en faites des mugs, des tee-shirts… C’est ma première blague autorisée par la loi française. Je fête ça avec vous. »

    « Je suis décédée », avait ironisé en direct Charline Vanhoenacker après cette nouvelle sortie de son camarade. Avant de lancer en fin de chronique : « Je n’approuve pas tout mais je vous laisse le dire ». Radio France en fera-t-il autant ? Pas sûr. Si les propos de dimanche de Guillaume Meurice sont passés plus inaperçus que ceux du 29 octobre, ils ont visiblement constitué un affront que la direction de l’entreprise publique n’entend pas laisser passer. Au risque d’ouvrir une crise à même de secouer une nouvelle fois la Maison ronde.