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En brefPollutions

La pollution de l’air affecte le placenta et le bébé

Trois polluants de l’air ont été étudiés : le dioxyde d’azote (NO2), les particules fines PM2,5 et les PM10.

On connaît les risques de la pollution de l’air pendant la grossesse. Par quels mécanismes affecte-t-elle l’enfant à naître  ? Voici la question que s’est posée une équipe de recherche de l’Inserm et de l’université Grenoble Alpes. « [Elle] s’est intéressée à la façon dont l’ADN du placenta serait modifié par l’exposition à trois grands polluants aériens », expliquent les deux instituts de recherche, dont l’étude a été publiée le 7 mai dans The Lancet Planetary Health. « L’exposition à la pollution de l’air extérieur [...] est notamment suspectée d’être à l’origine de pathologies cardiométaboliques, respiratoires ou encore neuropsychologiques chez l’enfant à naître », expliquent-ils.

Les scientifiques se sont penchés sur l’exposition de 1 500 femmes pendant leur grossesse à trois polluants de l’air : le dioxyde d’azote (NO2), les particules fines PM2,5 et les PM10. Ils ont choisi d’étudier les modifications de l’ADN du placenta, qui « peut être assimilé à une “archive” témoignant de l’environnement prénatal de l’enfant ».

Ils ont ainsi constaté que ces modifications étaient pour certaines « directement associées avec des indicateurs du développement de l’enfant (poids et taille de naissance, périmètre crânien, durée de la grossesse…) ». Certains gènes modifiés concernaient aussi « le développement du système nerveux, du système immunitaire et du métabolisme — dont des gènes impliqués dans la survenue du diabète néonatal ou de l’obésité ».

Les scientifiques ont également remarqué que les périodes de vulnérabilité à ces pollutions étaient plutôt le début de la grossesse pour les garçons (1er trimestre) et la fin pour les filles (3e trimestre).

« Ces observations viennent appuyer les études de plus en plus nombreuses à associer l’exposition à la pollution de l’air pendant la grossesse et une atteinte du neurodéveloppement et/ou une réduction des capacités cognitives, avec une plus grande vulnérabilité des enfants de sexe masculin », précise Lucile Broséus, chercheuse à l’Inserm et première autrice de la publication.

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