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Au Pérou, les transgenres désormais considérés comme « malades mentaux »

Au Pérou, le gouvernement a officiellement classé les personnes transgenres, mais aussi non-binaires et intersexes comme « malades mentaux ». Ce nouveau décret a été annoncé ce mercredi 15 mai par le ministre de la santé.
Par C.A., avec AFP
Temps de lecture: 2 min

Un décret qui fait plus que polémique. Le 10 mai dernier, le gouvernement péruvien a pris la décision de désormais inclure parmi les troubles de santé mentale les identités trans, non-binaires et intersexes.

Ces troubles sont répertoriés dans le plan d’assurance maladie essentielle du pays. Le ministère de la Santé du Pérou a justifié ce 15 mai cette décision comme une mesure qui a pour objectif de garantir une couverture complète des soins médicaux pour la santé mentale de la communauté trans.

Pour tenter de calmer les critiques des oppositions, le ministère de la Santé a précisé que cette nouvelle catégorisation ne conduira pas automatiquement à des thérapies de conversion forcées.

Une vive condamnation de la communauté LGBTQ+

Peu de temps après ce décret, la communauté LGBTQ+ a vivement dénoncé cette mesure, qui est perçue au pays comme un grave recul des droits humains et de sécurité de ses membres.

Cette communauté craint que le fait d’avoir cette étiquette de malade mentale augmente les actes de discriminations et de violences.

Un décret qui coïncide avec la publication d’un rapport en France sur la hausse des actes anti LGBT+

La publication de ce décret coïncide avec la publication ce jeudi d’une étude du service statistique du ministère de l’Intérieur de France, qui pointe une hausse de 13 % des actes anti LGBT+ en 2023.

Guet-apens, attaques en ligne, montée de la transphobie : la hausse de 13 % des infractions anti-LGBT+ enregistrées par la police et la gendarmerie en 2023 confirme, aux yeux des associations, un climat « extrêmement préoccupant » en France.

L’an passé, 2.870 crimes ou délits (agressions, menaces, harcèlement…) contre les lesbiennes, gays, bi et trans ont été recensés, un bond de 19 % par rapport à 2022, année déjà marquée par une hausse de 13 %, selon une étude du service statistique du ministère de l’Intérieur publiée jeudi, à la veille de la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie.

S’y ajoutent 1.690 contraventions, à 94 % des injures. Ces contraventions, qui avaient reculé de 9 % en 2022, progressent de 4 %

« On a l’impression que les braises de la LGBTIphobie sont allumées et que le feu est prêt à prendre. 2024 est une année qui nous préoccupe particulièrement », soulignait déjà mercredi la présidente de SOS Homophobie, Julia Torlet, en présentant le bilan annuel de l’ONG.

« Un silence gouvernemental abyssal »

Plus de 70 % des victimes sont des hommes, selon le ministère, un fait également souligné par SOS Homophobie, qui dénonce en particulier le phénomène croissant des guets-apens tendus notamment via des applications de rencontre.

Des discours transphobes ont encore été exacerbés par la sortie médiatisée en avril du livre « Transmania », qui se présente comme une « enquête sur les dérives de l’identité transgenre ».

Face aux attaques, l’association SOS Homophobie dénonce un « silence gouvernemental abyssal », la nomination comme Premier ministre de Gabriel Attal, ouvertement gay, ne s’accompagnant selon elle d’« aucune politique ambitieuse » sur la question LGBT+.

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