Après la tentative d’assassinat contre Robert Fico, le Premier ministre polonais Donald Tusk reçoit des menaces de mort

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Donald Tusk, à gauche, et Robert Fico, à droite, en 2015.

Alors que le Premier ministre slovaque Robert Fico continue de se battre pour sa vie après la tentative d’assassinat dont il a été victime mercredi (15 mai), son homologue polonais Donald Tusk a rendu publique l’une des menaces de mort qu’il a reçues sur les réseaux sociaux.

Robert Fico se trouve toujours dans un état stable, mais critique à l’hôpital après avoir été blessé par balle dans une ville située au nord-est de Bratislava. Un homme a été inculpé jeudi pour cette attaque et, bien qu’il n’ait pas été formellement identifié, les médias suggèrent qu’il s’agit d’un écrivain de 71 ans décrit par le ministre de l’Intérieur, Matus Sutaj Estok, comme un « loup solitaire ».

Le ministre a également confirmé que, bien que l’attaque ait été motivée par des considérations politiques, le suspect n’appartient à aucun groupe politique, ajoutant : « Je peux confirmer que cette personne n’est membre d’aucun groupe radical de droite ou de gauche ».

Le Premier ministre slovaque Robert Fico blessé par balle et hospitalisé

Le Premier ministre slovaque Robert Fico a été blessé par balle mercredi après-midi (15 mai), rapporte le quotidien Denník N. Il a été immédiatement transporté à l’hôpital et l’auteur présumé des coups de feu a été arrêté par la police.

Un jour après l’attaque, le Premier ministre Donald Tusk a partagé sur X une capture d’écran d’un message anonyme publié sur les réseaux sociaux qui faisait l’éloge de l’auteur de l’attaque et appelait à son assassinat.

« Les Slovaques nous ont donné un exemple de ce qu’il faut faire avec Donald Tusk s’il échoue sur le CPK », peut-on lire sur le post, faisant référence en polonais au Central Communications Port, un mégaprojet de l’ancien gouvernement du parti Droit et Justice (PiS, CRE) visant à construire un nouvel aéroport à partir de zéro à quelque 40 kilomètres au sud-ouest de Varsovie, au sujet duquel le nouveau gouvernement de Donald Tusk se montre sceptique.

« Il y en a eu beaucoup hier », a constaté Donald Tusk, en pointant du doigt un autre qui disait : « [Robert] Fico a été abattu aujourd’hui. [Donald] Tusk a de la peur dans les yeux, s’attend-il à quelque chose ? »

« C’est comme ça que finissent les amis de [Vladimir] Poutine. [Donald] Tusk va maintenant faire attention », pouvait-on lire sur un autre post.

En Pologne, les deux partis les plus importants, la Plateforme civique (PO, PPE) de Donald Tusk et le parti Droit et Justice (PiS, CRE), s’accusent mutuellement d’avoir des liens avec Vladimir Poutine et de faire avancer la cause de la Russie.

L’année dernière, un homme de 43 ans a été condamné à 10 mois de prison pour avoir menacé de tuer Donald Tusk.

Mais selon l’eurodéputée du PiS Beata Kempa, qui a admis avoir reçu des menaces par le passé, la bataille politique en Pologne est devenue trop féroce.

Il peut toujours y avoir quelqu’un « qui profitera de cette situation » et décidera de tuer un responsable politique parce qu’il ou elle a l’impression que son parti préféré donne son approbation, a-t-elle déclaré à la radio privée ZET.

Cependant, elle a surtout reproché à Donald Tusk d’utiliser « des termes forts contre l’opposition », ce qui « encourage ses partisans à attaquer plus fort ».

Selon elle, la droite est « plus disposée à pardonner » à son adversaire politique, alors que «l’autre camp est implacable ».

D’autres dirigeants européens ont également reçu des menaces de mort à la suite de l’attaque contre Robert Fico.

Il s’agit notamment du président serbe Aleksandar Vučić, du président de la République serbe de Bosnie-Herzégovine Milorad Dodik et du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui sont pro-russes, et du Premier ministre du Kosovo Albin Kurti et de Donald Tusk, qui ne le sont pas.

Bien que Donald Tusk et Robert Fico soient en désaccord sur de nombreux sujets, notamment la guerre en Ukraine, le Premier ministre polonais a fait preuve de solidarité avec son homologue slovaque après la fusillade.

« Robert, mes pensées sont avec toi dans ce moment très difficile », a-t-il écrit sur X quelques minutes après les premières informations sur l’attentat, mercredi.

La tentative d’assassinat de Robert Fico, un signe révélateur de la polarisation profonde de la Slovaquie

La tentative d’assassinat du Premier ministre slovaque Robert Fico mercredi (15 mai) a mis en lumière les profondes divisions de la société slovaque, que le gouvernement n’a fait que polariser davantage.

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