Entretien. À l’heure de la campagne électorale, Alexis Lévrier analyse les relations entre personnalités politiques et journalistes. Selon lui, le traitement médiatique en devient « orienté » et « partiel ».
De Franz-Olivier Giesbert, et son « moi, je baise avec le pouvoir », à Nicolas Domenach, la connivence entre journalistes et politiques semble pleinement revendiquée…
Alexis Lévrier La polémique déclenchée par le voyage à Abidjan de Nicolas Domenach, payé par Manuel Valls, montre que des comportements, autrefois dans la norme, deviennent l’exception. Le journaliste dit pratiquer sa profession comme un « sport de combat rapproché ». Il reprend la formule « le contact et la distance » d’Hubert Beuve-Méry (fondateur du Monde – NDLR) mais revendique la volonté d’être d’abord au contact pour, ensuite, prendre de la distance. Beuve-Méry disait, lui, qu’il faut être l’un et l’autre. Il expliquait à ses journalistes qu’ils avaient le droit d’être invités par le pouvoir politique « à condition de cracher dans les plats ». Domenach, lui, s’est resservi : ce qu’il a écrit après ce voyage n’a rien d’original, ni d’indépendant, et dresse le premier ministre en présidentiable. Ce que Manuel Valls attendait.
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