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Comme Redoine Faïd, ils se sont fait la belle

Le coup de l'hélicoptère est manifestement un sorte de «must» de l'évasion. Depuis 1981, la France compte une vingtaine d'évasions de ce type.
par Catherine Mallaval, avec AFP
publié le 2 juillet 2018 à 6h15

Se tirer, s'échapper, s'évader : il n'a fallu que dix minutes dimanche au braqueur Redoine Faïd pour se faire la belle avec un hélicoptère (et des complices armés utilisant fumigènes et disqueuses pour le sortir du parloir de la prison de Réau en Seine-et-Marne. D'autres avant lui ont aussi réussi à se faire la malle de façon spectaculaire. Retour sur quelques belles «belles». Sans omettre de rappeler que ledit Faïd s'était déjà barré avec éclat et violence de la prison de Sequedin (Nord) en 2013. Dans cette précédente version, l'amateur de films d'action s'était évadé en moins d'une demi-heure en prenant quatre surveillants en otages, qu'il avait utilisés ensuite comme boucliers humains, et fait exploser cinq portes au plastique avant d'être récupéré en voiture par un complice.

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Le coup de l'hélicoptère est manifestement une sorte de «must» de l'évasion. Ainsi, le 27 avril 2009, le chef d'une secte, Juliano Verbard, condamné pour viols et agressions sexuelles sur enfants, se sauve par hélicoptère avec deux adeptes de la prison de Saint-Denis de la Réunion. Impressionnant. Mais ils sont arrêtés quelques jours plus tard. Depuis 1981, on recense une vingtaine de belles par hélicoptères en France.

Duo amoureux

Les plus âgés se souviennent sans doute de la cavale dans le ciel de Michel Vaujour en 1986. A l'heure de la promenade des détenus, l'homme parvient à quitter la prison de la Santé à bord d'un hélicoptère piloté par sa… dulcinée : Nadine, qui depuis six mois, prenait des cours à Saint-Cyr. Cette évasion, sur fond de duo amoureux, a inspiré le film La Fille de l'air avec Béatrice Dalle. Michel Vaujour sera repris quelques mois plus tard au cours d'un braquage à l'issue duquel éclate une fusillade avec la police. On notera aussi qu'en 2007, une figure du grand banditisme, Pascal Payet a réussi à faire «coup double»: il se tire par hélicoptère de la prison de Grasse (Alpes-Maritimes), renouvelant ainsi une spectaculaire évasion qu'il avait réalisée, déjà par hélicoptère, en octobre 2001.

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Moins spectaculaire mais efficace, le coup des déguisements. Le 12 mars 2003, Antonio Ferrara, fiché au grand banditisme, s'est ainsi évadé de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) avec l'aide de complices déguisés en policiers qui attaquent l'établissement au lance-roquettes : rien que ça. Encore un «roi de la belle» qui s'était déjà évadé le 7 août 1998 de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne).

Fausses levées d’écrou

Dans un registre qui laisse cette fois assez pantois, le 31 mai 2001, trois détenus fichés au grand banditisme, Francis Mariani, Pierre-Marie Santucci et Maurice Costa, sont parvenus à s'échapper de la maison d'arrêt de Borgo (Haute-Corse), grâce à de fausses levées d'écrou envoyées par fax ! Mariani et Costa sont arrêtés quelques mois plus tard. Santucci a fini par se constituer prisonnier en novembre 2002.

Enfin les armes et explosifs, forcément sont des classiques. Le 4 juin 2014, un important trafiquant de drogue de Seine-Saint-Denis, Ouaihid Ben Faïza, 40 ans, incarcéré à Villepinte depuis 2011, a ainsi été libéré par un commando armé à sa sortie d’une consultation à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis. Cinq hommes obligent les quatre gardiens non armés à le laisser filer. Verdict : 8 ans d’emprisonnement le 13 octobre 2016 pour cette évasion. On peut aussi mentionner l’usage de cutters. Le 27 novembre 2013, Stéphane Goetz, 27 ans, condamné pour meurtre ayant fait appel, s’évade en attaquant à coups de cutter les trois policiers qui l’accompagnent à une consultation au CHU de Nantes. Il n’a été repris qu’en septembre 2014.

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