A Agde, une barrière de récifs imprimés en 3D installée

Installée à Adge (Hérault), cette barrière artificielle mais écologique est une première mondiale qui vise à préserver la biodiversité.

 Au large d’Agde (Hérault), hier. Les récifs artificiels de 1,4 t chacun possèdent la propriété de ne pas altérer le milieu naturel dans lequel ils sont plongés
Au large d’Agde (Hérault), hier. Les récifs artificiels de 1,4 t chacun possèdent la propriété de ne pas altérer le milieu naturel dans lequel ils sont plongés LP/Alexandre Seba.

    Une petite révolution sous-marine. Hier, à Agde (Hérault), 32 récifs artificiels ont fini d'être immergés au large. « Une première mondiale dans ce domaine », se félicite la Ville, qui a commencé l'expérimentation à petite échelle il y a deux ans, avant de la concrétiser avec de nouveau matériaux plus sophistiqués. Conçus par l'entreprise montpelliéraine Seaboost dans un béton spécial au PH neutre, les blocs de récifs pèsent 1,4 t chacun.

    Imprimés en 3D et adaptés aux fonds marins, ils sont « composés de différentes cavités qui imitent la complexité des roches corallines », précise Joffrey Capet, l'un des ingénieurs du projet. Lestés à 300 m du rivage, les récifs forment une barrière écologique qui remplace « le trio infernal classique pneu, béton et chaîne, qui casse, rouille et dérive fréquemment », se réjouit Renaud Dupuy de la Grandrive, directeur du milieu marin d'Agde.

    Des projets ailleurs

    Baptisé XReef, cette nouvelle bande littorale d'une dizaine de kilomètres remplit deux fonctions : servir de corps-mort pour maintenir les bouées de surface (délimitant la zone de baignade) et servir de nouvel habitat pour la biodiversité marine. « Le design est approprié au développement et à l'optimisation de la faune et de la flore marine méditerranéenne côtière, notamment pour les nurseries », ajoute le responsable des lieux.

    D'un point de vue économique, l'installation permet aussi d'optimiser les coûts de gestion du balisage en mer, avec moins de changements et d'entretien qu'auparavant. Financé à 60 % par le ministère de la Transition écologique et solidaire, le coût du projet XReef (études et fabrication) s'élève à environ 270 000 €. La ville d'Agde y participe à hauteur de 20 %, en complément des régions Occitanie, Pyrénées-Méditerranée, Corse, et de l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée. Car des dispositifs similaires pourraient prochainement être dupliqués sur le littoral.

    « Nous sommes très fiers à Agde de cette innovation, effectuée dans le cadre de l'opération Récif'Lab (NDLR : mis en place par le gouvernement pour la reconquête de la biodiversité sur 14 sites) », affirme Gilles D'Ettore, le maire LR de la ville. Cela montre que l'on peut faire du tourisme et défendre en même temps l'écologie ». Durant l'été, la station balnéaire multiplie sa population par dix, en passant de 28 000 à 280 000 habitants. L'aire marine de sa côte, très prisée des vacanciers, s'étend sur 6152 hectares. Elle comprend de nombreuses espèces animales et végétales, des algues aux dauphins en passant par les tortues marines et les grandes nacres. Avec ce nouveau dispositif, tous seront désormais un peu mieux protégés.