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L'édito

La cause des femmes boit la tasse

Tout est politique disaient les féministes des années 1970. Le mariage, le travail, la sexualité, la procréation : la libération des femmes était une question politique puisqu’elle obligeait l’État et l’ensemble de la société à repenser le système de subordination, l’abus de pouvoir, la tolérance concernant des comportements inacceptables, etc. Cette revendication a pu se prolonger dans un militantisme parfois excessif. Mais elle était fondamentalement pertinente. La libre disposition de leur corps par les femmes se pensait comme la liberté de s’affirmer comme sujet au sein d’une société en pleine égalité avec les hommes.

Aujourd’hui le corps des femmes est de nouveau au cœur de la bataille. Visage libre ou visage masqué, corps couvert ou découvert, PMA ou pas… Réglementer le corps des femmes est au cœur de nombre de batailles sociétales.

Piscine en ébullition à Grenoble

Voilà une polémique comme les associations islamistes adorent en créer dès la venue des beaux jours. Oui car ne nous y trompons pas : ces femmes en burkini qui s’affichent à la piscine, contre le règlement, au nom de leur bon droit à se baigner habillées, sont des activistes. Leur mouvement, l’Alliance citoyenne, a un agenda politique. Ce regroupement d’associations qui se bat pour des causes diverses compte parmi ses tout premiers « alliés » les Étudiants Musulmans de France (aile étudiante de l’UOIF, branche française des Frères musulmans) et l’association Coexister qui promeut le multi-confessionnalisme en particulier dans les établissements scolaires. L’Alliance citoyenne a créé une assemblée civique pour les droits des femmes musulmanes voilées qui lutte « pour l’accès aux piscines, aux salles de sport, aux salles de soins, aux sorties scolaires pour les accompagnatrices voilées »… Le but de ce happening éclaboussant est de faire avancer la cause des femmes voilées dans l’espace public.

« Les progressistes tombent dans le panneau et applaudissent cette belle révolte. Les idiots utiles et les soumis n’ont jamais manqué dans ce pays. »

Comme l’écrit Adrien Roux*, un des dirigeants de l’association, « nous n’attendrons pas qu’on nous donne des droits, prenons-les ». Bref, entre les règles hygiénistes qui régissent toutes les piscines de France et qui empêchent de se baigner tout habillé et la religion, ces militants exigent que la réglementation tranche en faveur de la religion.

Les progressistes tombent dans le panneau et applaudissent cette belle révolte. Les idiots utiles et les soumis n’ont jamais manqué dans ce pays. Yassine Belattar était fier samedi de poster un selfie avec « Taous, madame Burkini de Grenoble » et d’ajouter en commentaire : « Les journalistes n’oubliez pas qu’il y a des femmes sous les voiles. » Le problème c’est que cette rebelle voilée qu’il a tant à cœur de défendre, est Taous Hammouti, porte-parole de l’Alliance citoyenne Grenoble qui avait écrit au moment des attentats islamistes : « N’oubliez jamais que c’est Charlie qui a dégainé le premier ». Yassine Belattar, rappelons-le, est membre de l’instance du Conseil présidentiel des villes, où il fut nommé pour sa proximité avec Emmanuel Macron.

Pourtant, M. le Président, n’avez-vous pas déclaré qu’il fallait être « intraitable » face à l’islam politique et « plus dur à l’égard de toutes les formes de cet islamisme politique », car « c’est une menace sur la capacité à tenir la nation ensemble » ?

Projet de loi pour sacraliser la religion musulmane… et donc leur corps caché ?

Portée par la députée LREM Laetitia Avia, le projet de loi visant à lutter, à juste titre, contre la haine sur internet veut forcer les sites à retirer « dans un délai de 24 heures tout contenu comportant manifestement une incitation à la haine ou une injure discriminatoire en raison de la race, de la religion, du sexe, de l’orientation sexuelle ou du handicap ». Dans l’exposé des motifs de la loi, une première version du texte citait explicitement « l’islamophobie » comme idéologie haineuse au même titre que l’antisémitisme, le racisme ou l’homophobie.

« Lutter contre l’islamophobie reviendrait donc à interdire toute critique de l’islam et de sa pratique, et à réintroduire le délit de blasphème. Le rêve des islamistes en France. »

C’était la première fois qu’apparaissait dans un texte officiel « l’islamophobie », concept fer de lance des Frères musulmans dans la bataille pour l’islam politique. Un terme très problématique car lutter contre l’islamophobie reviendrait donc à interdire toute critique de l’islam et de sa pratique, et à réintroduire le délit de blasphème. Le rêve des islamistes en France.

Devant la réaction inquiète de quelques républicains vigilants (Laurent Bouvet, Céline Pina, Caroline Fourest entre autres), le mot islamophobie a disparu du texte remplacé par « idéologie haineuse anti-musulmans ». Le pire a été évité. Il s’agit de pénaliser non plus la haine de l’islam mais la haine du musulman. Et surtout de ne pas légitimer un terme que les islamistes veulent introduire à tout prix dans le débat public (et d’une certaine manière ils ont déjà gagné…).

Mais pourquoi la haine contre le musulman devrait-elle être traitée à part ? La loi prévoit déjà de punir tout incitation à la haine en raison de la religion. Pourquoi la haine anti-chrétienne, anti-bouddhiste, anti-hindouiste ou anti-athée serait-elle moins grave ? Définir la haine est déjà un problème en soi. Définir une haine spécifique anti-musulman est inutile, discriminant et anti-républicain. Les femmes en burkini de Grenoble peuvent très bien considérer l’interdiction qui leur est faite comme une haine envers des musulmanes.

« Cette comédie du burkini peut prêter à sourire. Mais le diable est dans les détails. »

Le maire de Grenoble, personnalité de gauche, n’a pas tort de demander un éclaircissement sur la conduite à tenir dans les piscines au niveau national. Cette comédie du burkini peut prêter à sourire. Mais le diable est dans les détails. La querelle sur le foulard islamique avait commencé par un ricanement général des bien-pensants ; ils dénonçaient les horribles réacs qui voulaient opprimer ces charmantes jeunes filles. On a bien compris depuis que les femmes, leur foulard, leur burkini et leur fausse pudeur sont des armes idéologiques de l’islam politique.

Autocensure dans les médias

Ce sera l’une des conséquences de cette loi sur la cyberhaine. Il est vrai que le problème est complexe et que la responsabilité des éditeurs de contenus ne saurait être niée. Mais pour ne pas avoir de problème, mieux vaudra désormais ne pas diffuser de contenu qui critique l’islam et/ou les musulmans. Le dessin humoristique avait pris du plomb dans l’aile. Désormais c’est le débat même qui risque de devenir suspect. Les temps sont durs pour l’esprit critique et la satire. Le New York Times a renoncé à ses cartoons. Pas de temps ni d’argent à perdre dans des poursuites judiciaires. Tant pis pour l’humour. En Allemagne, la dessinatrice Franziska Becker est accusée d’islamophobie et de racisme pour ses caricatures sur des femmes voilées. Alors qu’elle dessine dans des magazines prestigieux et n’épargne aucun pouvoir et aucune chapelle depuis 1991. Cela rappelle tristement l’affaire des caricatures du prophète et les procès contre Charlie Hebdo. On sait hélas que cela n’annonce rien de bon.

« Aujourd’hui on veut faire des femmes l’emblème d’un libéralisme multiculturel qui enferme chacun(e) dans son ethnie ou sa religion et nie par définition toute universalité. »

Où sont les femmes ? demandait un chanteur dans les années 1970. Celles des années 1980, ayant réussi l’amalgame de l’autorité et du charme voulaient accéder à la présidence. Celles des années 2020 regardent éberluées des islamistes plonger dans l’eau pour revendiquer le séparatisme avec les hommes et des horaires aménagés dans les piscines.

On se battait pour le droit universel des femmes sur toute la planète, quelles que soient leur culture, leur couleur et leur religion. Aujourd’hui on veut faire des femmes l’emblème d’un libéralisme multiculturel qui enferme chacun(e) dans son ethnie ou sa religion et nie par définition toute universalité. La gauche nage en eaux troubles et se noie dans le relativisme culturel. La droite, qui s’est découverte une passion pour le féminisme, le récupère à son profit au nom d’un combat trop souvent identitaire.

Où sont les femmes ? Dans un grand bain de confusion. Qui éclabousse la République.


*Citant une tribune signée par un Collectif de femmes musulmanes, publiée dans Libération le 1er mars 2019.

Valérie Toranian

Valérie Toranian

Directrice de la rédaction du Point. Ancienne directrice de la Revue des Deux Mondes.

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8 Comments to "La cause des femmes boit la tasse"

  1. Avatar
    Gérardine 1 juillet 2019 at 20 h 44 min

    Qui est derrière ces femmes qui se disent musulmanes mais qui vont à l’encontre de la loi islamique qui leurs interdit de se rendre dans une piscine publique ? Certaines se disent “féministes” mais en réalité se sont avant tout des militantes acquises à la cause musulmane. Quant à celles qui disent porter cet accoutrement par pudeur et pour éviter tout tentation lubrique des hommes elles sont en contradiction avec le seul fait de la présence de ceux-ci !!! Et vis-à-vis de moi ne portant pas ce symbole “pudique” celui-ci par sa visibilité m’envoie en plein visage un sentiment de mécréante qui pourrait devenir insupportable et va à l’encontre d’un “vivre ensemble” harmonieux et ce dans un contexte déjà fragile par l’actualité terroriste.
    Voici des infos relatives à la problématique des femmes musulmanes et de la piscine publique :

    • 
droit et jurisprudence
Droit musulman
Coutumes
Les vêtements, les parures et les photos
Habillement de la femme

    Est il permis aux femmes de fréquenter les piscines publiques

    159926
    date de publication : 18-02-2014
    vues : 19989
    FR

    question
    Je suis une musulmane de 28 ans. Je voudrais pratiquer la natation pour diminuer mon poids. M’est il permis de me rendre à une piscine vêtue d’une tenue qui couvre mon corps de la tête aux pieds? Il y a des vêtements conçus pour les femmes musulmanes qui veulent pratiquer la natation. Ce sont des vêtements qui couvrent totalement le corps mais ils collent à la peau au contact de l’eau. Qu’en dit la loi religieuse? Qu’en serait il si elle se couverait en plus d’une serviette pour bien se couvrir avant et après  la fréquentation de la piscine? Me serait il permis de pratiquer la natation dans ce cas? M’est il permis de me livre à la pratique en présence d’hommes?
    texte de la réponse
    réponses correspondantes

    Louanges à Allah
    La charia est venue veiller soigneusement à la protection de la femme, sauvegarder sa pudeur, la couvrir et lui éviter les lieux de tentation. La charia lui a donné l’ordre de rester chez elle et de ne quitter le foyer qu’en cas de besoin pour préserver sa chasteté et protéger son honneur et la mettre à l’abri de tout mal. Le fait pour la femme de se rendre dans les clubs publics et dans les piscines mérite d’être interdit en raison de ses aspects condamnables et de ses dégâts.
    Si les clubs publics et les piscinessont fréquentés par des hommes et des femmes, voilà une énormité condamnable. Abou Davoud (4010) et at.-Tirmidhi (2803) d’après Aboul Moulayh al-Houdhali que des femmes venues de Hèmes ou de Syrie arrivèrent auprès d’Aicha. Elle leur dit: êtes vous les femmes qui fréquentent les bains (publics)? J’ai entendu le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) dire: chaque fois qu’une femme se déshabille en dehors du foyer conjugal, elle déchire le voile que son Maître établit entre elle et Lui. (autrement dit, elle s’abaisse) (jugé authentique par al-Albani dans Sahih at.-Tirmidhi. Celui-ci a rapporté (2801) d’après Dajaber (P.A.a) que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit: que celui qui croit en Allah et au jour dernier s’abstienne de faire entrer sa femme dans un bain (public). (jugé bon par al-Albani dans Sahih at.- Tirmidhi
    Par bain public on entend les bains qui existaient à l’époque où les maisons n’étaient pas dotées de salles de bain. On empêchait les femmes de les fréquentercar on s’y déshabillait , y regardait des choses qu’il est interdit de regarder et on s’y exposait à la tentation. Pourtant le public des bains n’était pas mixtes. Que dire alors des bains public mixtes et des piscines publiques où la nudité est de mise?
    Les ulémas de la Commission Permanente pour la Consultance ont dit: le fait que hommes et femmes pratiquent la natation ensemble et le fait pour eux de se serrer la main après la baignade sont des choses très condamnables. Il n’est pas permis de le faire. Si quelqu’un le fait, il faut condamner son acte. L’autorité publique doit l’interdire aux gens. Extrait des fatwa de la Commission Permanente pour la Consultance (17/49).
    S’il s’agit de piscines réservéesexclusivement aux femmes, il n’est pas permis de les fréquenter, même si leur fréquentation serait moins grave que celle des piscines publiques car les femmess’y déshabillent. Même si une femme ne se déshabillait pas, elle regarderait des femmes nues et ne pourrait pas les leur interdire.
    Les ulémas de la Commission Permanente pour la Consultance ont été interrogés en ces termes: «je vous apprends que je suis un ingénieur en service à la mairie de la capitale sainte (La Mecque). Je m’occupe de la gestion des demandes de permis de construire. L’un des fonctionnairesnous a présenté un projet de constructiond’un centre santé où l’on pratique des soins naturels. Le centre est composé de deux sections: une pour les femmes et une autre pour les hommes.
    Après avoir étudié les plans et maquettes concernant la projet, on s’est rendu compte qu’il y a une très grande piscine dans la section des femmes. Quand nous avons informé le maître d’ouvrage qu’il n’est permis d’aménager une telle piscine car pour pratiquer la natation la femme doit d’abord se déshabiller et porter une tenue serrée qui ferait que même si elle reste couverte, les contours de son corps se dessinent. En plus, on sait que quand les femmes se retrouvent entre elles , il y a des parties de leurs corps qu’elles ne doivent pas laisser découvertes. Aussi a-t-on expliqué au maître d’ouvrage que par précaution il vaut mieux ne pas aménager la piscine car il est très probable, compte tenu des réalités de notre époque, qu’il y aura parmi le personnel affecté à la piscine quelqu’un ou quelqu’une qui ne craint pas Allah et qui se permettrait de photographier secrètement les femmes à l’aide d’une caméra ordinaire ou de l’une de ces caméra vidéo utilisées à nos jours. Ce qui serait la source d’une grande tentation qui ferait du centre un lieu de débauche et de perversion. Or on sait que ce qui doit aboutir à l’interdit est lui-même interdit. Nous espérons que vous expliquerez la disposition de la loi religieuse applicable dans une telle affaire.»
    Voici leur réponse: il n’est pas permis d’aménager une piscine dans le centre en question car on doit privilégierla prévention des dégâts par rapport à la réalisation des intérêts. Extrait desfatwas de la Commission Permanente pour la Consultance (26/342-343).
    Cheikh Ibn Outhaymine (puisse Allah lui accorder sa miséricorde) a été interrogé en ces termes: nous habitons dans un quartierrésidentiel de l’une des villes. Le quartier possède un club féminin doté d’une piscine pour femmes et d’une sauna..Comment juger la fréquentation dudit club par des femmes?
    Voici sa réponse: «le conseil que je donne à mes frères est de nepas permettre à leurs femmes de fréquenter des clubs dotés de piscineset d’équipements sportifs car le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a exhorté la femme à rester chez elle. Ils’y ajoute que quand une femme acquiert l’habitude de fréquenter de tels lieux, elle s’y attache fortement en raison de la force de ses sentiments, ce qui pourrait la détourner de ses tâches religieuses et profanes et l’amener à en faire le thème principal de ses conversations.
    En outre, quand une femme s’adonne à ces fréquentations, elle perd sa pudeur. Quand elle la perd, ne vous demandez pas ce qui pourrait lui arriver à moins qu’Allah, par Sa grâce, nelui donne des spécificités caractérielles naturelles.
    En concluant ma réponse, je réitère mon conseil à mes frères croyants qui est d’interdire à leurs femmes , leurs filles, à leurs sœurset à d’autres femmes placées sous leur responsabilité la fréquentation de ces clubs.» Extrait des fatawas du cheikh publiées dans la revue Dawa n° 1765/54.
    Ce n’est pas le seul moyen de diminuer son poids. Il y en a beaucoup d’autres. Il y a divers types de pratiques sportives que la femme musulmane peut adopter , quitte à respecter les normes islamiques. Pour davantage d’informations, voir la réponse donnée à la question n° 115676.
    Allah le sait mieux.

  2. Avatar
    Alain J Guedon 1 juillet 2019 at 21 h 24 min

    Excellente analyse : oui, pour certaines “féministes”, leur lutte anti-système et anti-capitaliste fait passer la “défense” des opprimés que sont les musulmans avant leur litte pour la libération des comportements féminins !

  3. Avatar
    Bradane Marie-Louise 2 juillet 2019 at 9 h 02 min

    Bravo !!!!
    Tout est dit. Merci beaucoup pour cet article clairvoyant.

  4. Avatar
    bartholot 2 juillet 2019 at 11 h 44 min

    Le nudisme a du bon, il enlève ce vernis religieux qui oppresse les faibles. tous les lieux publics même la rue ne doivent pas être l’affaire de caricature grotesque pour se démarquer du commun, l’obscurantisme n’a pas le droit de citer dans les sociétés évoluées, c’est une position de pouvoir avec un net recul de notre civilisation.

  5. Avatar
    Kahia 2 juillet 2019 at 15 h 46 min

    Si à chaque demande des islamistes il y a octroi ou tolérance, la société française terminera par être prisonnière de l’application de leur idéologie sans merci. Il y a une loi et qui porte sur l’hygiène dans les piscines , elle reste au dessus de tout. Celle qui ont envie de mettre la pression n’ont qu’à nager dans leur baignoire.

  6. Avatar
    La Dame Blanche 2 juillet 2019 at 17 h 53 min

    N’y a-t-il pas un énorme péché d’orgueil à se prendre pour un “objet de tentation” à la face d’Allah ?

  7. Avatar
    Banlieue Rouge 3 juillet 2019 at 9 h 32 min

    “Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux” disait Guy Debord.
    L’arrogance et la prétention de cette génération a en effet renversé la société, et ce fait d’actualité démontre qu’ils ont atteint leur but , mais que leurs pré-requis étaient hélas l’antithèse de la réalité du moment. Le faux est bel et bien devenu un moment du vrai : faux moment de combat libérateur dans une vraie démarche planifiée totalitaire. A un moment, il faut savoir choisir entre la piscine en burqini ou l’émigration là où c’est possible, parce que la réponse politique se doit d’être forte et claire

  8. Avatar
    Mavian Sèda 3 juillet 2019 at 11 h 40 min

    Je souscris à l’analyse de V.T., parfaitement pertinente, et me désole, en tant que femme, de la situation qui règne en France (et peut-être en Europe occidentale?). Il y a là quelque chose de très inquiétant dont on se demande quelle en sera l’issue. SM

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