«Ceux qui ont un billet auront un train» : la bourde de Djebbari agace la SNCF

Jean-Baptiste Djebbari a annoncé ce mardi que tous les voyageurs munis d’un billet de train pourront partir. Faux, car au moins un tiers des voyageurs sont dans l’incertitude.

    « Prudence est mère de sûreté » dit le proverbe. Visiblement, Jean-Baptiste Djebbari, le ministre de Transports, en a manqué… Beaucoup.

    En annonçant, ce mardi matin, lors d'une visite sur le terrain à la gare du Nord (Paris, Xe), que « l'ensemble des Français qui ont un billet auront un train garanti » pour les départs en vacances de Noël, il a rajouté de la cacophonie à l'imprévisibilité. Car, même si son cabinet estime que le secrétaire d'Etat n'a « pas fait d'erreur » et a dit « la même chose que la SNCF », c'était bien une promesse de gascon, que de s'engager ainsi auprès des 850 000 personnes qui ont réservé un trajet en TGV entre jeudi et dimanche. En effet, tous ne pourront pas partir.

    La direction de la SNCF l'a confirmé ce mardi après-midi en présentant son plan de transport. Environ 53 % des voyageurs ont vu leur voyage confirmé, auxquels il faut ajouter 15 % de clients qui vont pouvoir partir sur un autre train. Soit 68 %. Ce qui correspond aux prévisions annoncées dans nos colonnes vendredi, par Rachel Picard, la directrice générale de SNCF Voyages, qui s'était engagée à faire partir « plus de la moitié des voyageurs ».

    « Entre 10 % et 15 % de clients ne disposeront d'aucune solution »

    Et pour les 32 % restants qui verront leurs trains annulés, la SNCF a bon espoir qu'une partie trouve son bonheur sur d'autres TGV. Mais pas tous. « On estime qu'entre 10 % et 15 % ne disposeront d'aucune solution, confie une source à la SNCF. Tout dépendra aussi du taux de grévistes. » Celui-ci reste à des niveaux très élevés chez les conducteurs. Ce mardi, 13e journée de mobilisation, il était de 75,8 %.

    Cette intervention gouvernementale a eu pour effet de brouiller la communication de la SNCF, contrainte de faire la danse du ventre pour coller aux déclarations du ministre. Ainsi, la SNCF n'a eu de cesse de répéter que les 850 000 voyageurs qui ont un billet auront une solution pour voyager, tout en sachant que pour certains, trouver une solution de repli serait très compliqué.

    « Nous n'avions pas besoin de ça, s'agace un cadre de la SNCF. Nous faisons le maximum. Mais comment imaginez qu'en pleine grève dure nous puissions faire circuler 100 % des gens qui ont un billet. C'est illusoire ! »