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Migrants africains : les premiers drames de 2020

Seize décès ont été officiellement enregistrés en mer, tandis qu’un adolescent a été retrouvé mort dans le train d’atterrissage d’un avion reliant Abidjan à Paris.

Par  (avec AFP)

Publié le 09 janvier 2020 à 13h00

Temps de Lecture 3 min.

Un migrant secouru par les gardes-côtes espagnols arrive au port d’Arguineguin, sur l’île de Grande Canarie, le 5 janvier 2020.

Au moins 17 migrants ont déjà perdu la vie depuis le 1er janvier sur la route entre l’Afrique et l’Europe. Seize décès ont été officiellement enregistrés en mer, auxquels s’ajoute un adolescent dont le cadavre a été retrouvé dans le train d’atterrissage d’un avion à Roissy, mercredi 8 janvier.

L’année 2020 ne s’annonce donc pas plus clémente que 2019 pour les migrants africains, dont les routes, qui se sont déplacées en 2018 vers l’Espagne, restent très dangereuses. Ces derniers mois, les arrivées à travers le détroit de Gibraltar ont considérablement diminué, tandis que la voie maritime vers les Canaries, dans l’Atlantique, a été plus empruntée. En 2019, 2 698 migrants irréguliers sont ainsi arrivés par la mer dans l’archipel espagnol, soit plus du double qu’en 2018.

  • Un bébé naît et meurt à bord d’un canot

En début de semaine, les gardes-côtes espagnols ont enregistré la naissance et la mort du bébé d’une migrante africaine sur cette route. Cette dernière a accouché pendant la traversée entre l’Afrique et les Canaries à bord d’un canot pneumatique chargé de 43 personnes, dont cinq mineurs, qui avaient pris la mer dimanche. Repéré mercredi à la mi-journée par le service public de sauvetage en mer à 15 milles marins à l’est d’Arrecife, principale ville de l’île de Lanzarote, le canot a été secouru et trois personnes ont été transférées à l’hôpital : la mère du bébé décédé, une autre femme enceinte et un garçon de 12 ans pour hypoglycémie.

  • Un adolescent retrouvé mort à l’aéroport

En Côte d’Ivoire, un adolescent a voulu tenter sa chance au départ d’Abidjan. Il y a laissé sa vie. Le garçon s’était caché, mardi, dans le train d’atterrissage d’un Boeing 777 d’Air France à destination de Paris. Son cadavre, légèrement vêtu, a été découvert mardi soir après l’arrivée en France. Selon une source proche de l’enquête, il « est mort soit par asphyxie, soit de froid ». Les températures descendent en effet à – 50 °C entre 9 000 et 10 000 mètres, altitude à laquelle volent les avions de ligne, et les trains d’atterrissage ne sont ni chauffés ni pressurisés.

Laure Palun, directrice de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), a déclaré à l’AFP être « extrêmement choquée par ce drame rare, fruit de la logique de fermeture et de contrôle des frontières ». A ses yeux, « cette mort questionne la logique des politiques migratoires européennes : lorsqu’il n’y a pas de voie de migration légale, les personnes doivent se cacher pour atteindre le pays où elles souhaitent se rendre, et cela entraîne des drames ».

  • Des demandeurs d’asile incendient leur camp

Le drame qui a eu lieu dans un campement près d’Agadez, au Niger, les tout premiers jours de 2020, montre en effet que la voie officielle de la « réinstallation », vantée par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), laisse insatisfaits de nombreux migrants qui misent sur elle. Cette réinstallation veut que les demandes d’asile soient traitées sur le sol africain, ce qui est censé limiter les traversées de la Méditerranée de ceux qui ne seront pas reconnus réfugiés. Mais la formule patine et plus de 300 demandeurs d’asile soudanais ont été arrêtés par la police nigérienne, ces derniers jours, accusés d’avoir incendié leur camp onusien près d’Agadez, selon le procureur de la ville.

Ils font partie d’un groupe de 1 400 Soudanais qui ont fui en 2017 l’insécurité et l’esclavage en Libye. Depuis 2018, ils manifestent régulièrement à Niamey et à Agadez pour exiger une accélération de leur installation dans des pays d’accueil, notamment en Europe. Mais les propositions des Etats européens et des Etats-Unis pour réinstaller ces populations vulnérables exfiltrées de Libye sont très lentes et très inférieures aux besoins. Elles ne créent pas une voie légale suffisante aux yeux des migrants bloqués au Niger et au Rwanda dans l’attente d’être sélectionnés pour une réinstallation… ou raccompagnés dans leur pays de départ.

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