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Dix ans après l'attentat d'Utoya, Anders Behring Breivik réclame sa libération conditionnelle

Dix ans après avoir tué 69 jeunes militants de gauche sur l'île d'Utoya en Norvège, le criminel Anders Behring Breivik réclame déjà sa sortie de prison.

Karen Lajon
Anders Behring Breivik lors de son procès en appel en janvier 2017.
Anders Behring Breivik lors de son procès en appel en janvier 2017. © Sipa

"C'est un monstre, il ne faut pas qu'il sorte", souffle Lisbeth ­Kristine Royneland, qui a perdu sa fille Synne, 18 ans, tuée le 22 juillet 2012 de trois balles dans la tête par le militant d'extrême droite Anders Behring Breivik. Vœu pieux ou réalité? ­Breivik va bel et bien comparaître mardi devant le tribunal du comté de Skien, en Norvège, afin d'obtenir une libération conditionnelle. "Il en a parfaitement le droit parce qu'au bout de dix ans de peine le juge d'application des peines peut autoriser la sortie du détenu si toutes les conditions sont réunies", signale Vibeke Knoop Rachline, correspondante du quotidien norvégien Aftenposten.

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"[Breivik,] qui tente coûte que coûte d'exploiter le système mais cherche aussi à jouer avec nos nerfs, le sait parfaitement", ajoute Lisbeth Kristine Royneland, qui est aussi l'une des fondatrices de l'association nationale de soutien aux victimes de la tuerie d'Utoya le 22 juillet 2011.

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Breivik n'a cessé d'envoyer des courriers aux parents de certaines victimes ou à des survivants

Pour avoir assassiné 69 personnes ce jour-là, Breivik a été condamné à vingt et un ans de prison, la peine maximale dans ce pays. Mais devant l'ampleur de cette tragédie inédite au pays des fjords, le Parlement a voté dès l'année suivante une loi permettant aux autorités de maintenir un détenu derrière les barreaux si elle estime qu'il continue à être un danger pour les autres et la société. "En fait, c'est une variable d'ajustement, indique encore la journaliste, renouvelable à l'infini et qui a pour conséquence en réalité qu'il ne sera jamais libéré." Breivik avait saisi à l'époque la cour d'Oslo et tenté de poursuivre le ministère de la ­Justice. En vain.

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À l'isolement mais disposant de trois cellules dont une pour la musculation, le détenu n'avait pas ému la cour, qui avait estimé qu'il était bien traité, bénéficiant en outre des visites régulières d'un religieux afin de casser son isolement. En attendant, Breivik, qui reste une source d'inspiration pour nombre de terroristes, dont celui qui a abattu 49 musulmans dans deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande en 2019, ne lâche rien.

En une décennie, il n'a cessé d'envoyer des courriers aux parents de certaines victimes ou à des survivants, dans lesquels il ne bouge pas d'un iota sur ses convictions d'extrême droite. "Il ne s'excuse jamais, souligne la maman de Synne. Même si de toute façon, ce n'est pas la peine qu'il le fasse parce que je ne lui pardonnerai jamais. Ce monsieur n'a qu'un seul objectif : remuer le couteau dans la plaie et rallier d'autres personnes à sa cause." 

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