Consommation: Les aliments pour enfants sont trop sucrés, trop salés et trop gras

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ConsommationLes aliments pour enfants sont trop sucrés, trop salés et trop gras

Une enquête de l’Alliance des organisations de consommateurs montre que 94% des produits destinés aux enfants contiennent trop de sucres, de sel et/ou de matières grasses.

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Seuls 20 des 344 produits contrôlés sont conformes aux exigences de l’OMS.

Seuls 20 des 344 produits contrôlés sont conformes aux exigences de l’OMS.

Enquête des organisations de consommateurs/Capture d’écran

Dans l’assortiment des produits alimentaires destinés aux enfants, 94% sont trop sucrés, trop salés et/ou trop gras. Tel est le résultat auquel est arrivée une enquête menée par l’Alliance des organisations de consommateurs, comprenant la Fédération romande des consommateurs (FRC), la Stiftung für Konsumentenschutz (SKS) et l’ACSI tessinoise.

Cette enquête a répertorié «tous les produits boulangers et laitiers, céréales de petit-déjeuner, boissons, snacks, etc. dont l’emballage à l’univers enfantin cible spécialement les plus jeunes», explique la FRC dans un communiqué de presse. Au total, 344 produits vendus par Coop, Migros, Aldi et Lidl ont été analysés «pour savoir s’ils correspondaient au profil nutritionnel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) désignant des aliments suffisamment équilibrés pour être promus auprès des enfants».

Le constat est sans appel: seuls 20 des 344 produits analysés répondent aux critères de l’OMS. Aux yeux de l’Alliance des organisations de consommateurs, ce résultat de 94% de produits trop sucrés, trop salés et/ou trop gras est «catastrophique».

Santé des plus jeunes «compromise»

«L’industrie alimentaire compromet la santé des plus jeunes consommateurs», déplore la FRC qui rappelle que, selon un rapport de l’OMS publié début mai 2022, «en Suisse, 23% des 5-9 ans sont déjà touchés par le surpoids. Pour la tranche d’âge des 10-19 ans, la part est de 21%.» À l’échelle européenne, les chiffres sont de 30% pour les plus jeunes et de 25% pour la seconde catégorie. Des chiffres qui pourraient encore évoluer au vu de la pandémie de coronavirus et de ses impacts éventuels.

«Limiter ce fléau»

Face à ce constat, les trois organisations de consommateurs exigent «des mesures pour limiter ce fléau». Elles ont quatre revendications principales:

  • rendre obligatoire le Nutri-score sur tous les produits s’adressant aux enfants par un emballage aguicheur;

  • n’autoriser la publicité que pour les produits qui remplissent les critères de l’OMS. Et, a contrario, interdire toute allégation de santé ou nutritionnelle sur ceux qui ne les remplissent pas;

  • intégrer dans la prochaine révision de la loi sur les denrées que le Conseil fédéral puisse, si nécessaire, restreindre le marketing s’adressant aux enfants;

  • à l’OSAV d’exiger des efforts et des objectifs contraignants de la part de l’industrie agroalimentaire, qui placent la santé des enfants avant les intérêts des acteurs économiques.

«Une limitation efficace du marketing enfant est absolument nécessaire, car les engagements volontaires n’atteignent visiblement pas l’objectif de rendre le marketing plus responsable et les produits réellement adéquats», conclut Sophie Michaud Gigon, secrétaire générale de la FRC.

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