“Destituez le dictateur Xi Jinping”: des images témoignent d’une manifestation rare à Pékin

Deux banderoles arborant un message contestataire ont été accrochées ce jeudi 13 octobre au matin, sur le pont Sitong (géolocalisation ici) qui domine une artère très fréquentée du nord-ouest de Pékin. Au centre, un panache de fumée noire s’élève également dans les airs.

On peut lire sur la banderole de gauche : “Nous ne voulons pas de tests Covid, nous voulons manger ; nous ne voulons pas de confinement, mais être libres, pas de mensonge, mais la dignité (...)Ne plus être des esclaves pour être des citoyens". Celle de gauche indique, elle : “Étudiants, travailleur, peuple (...) destituez le dictateur Xi Jinping ”. On peut voir qu’un homme se tient sur le pont derrière les banderoles.

Des images montrant la scène sous différents angles ont fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux chinois, Weibo et Wechat. Les images sont désormais impossibles à trouver sur ces réseaux, même en entrant des mots clés précis comme le nom du pont où se déroule la scène, “Sitong Bridge”, comme le rapporte le China Digital Times qui en a testé plusieurs.

Elles continuent à circuler sur les réseaux sociaux étrangers, Twitter en première ligne, où certains affirment que leurs comptes Weibo (équivalent de Twitter en Chine) ont été censurés après qu’ils ont partagé des images de l’événement. 

Les manifestations de ce genre sont rares en Chine et peuvent entraîner de lourdes sanctions, surtout quand elles ciblent un dirigeant.  Cet événement se déroule en outre à seulement quelques jours du XXe congrès du Parti communiste chinois, qui se tiendra le 16 octobre 2022 dans la capitale et devrait voir Xi Jinping obtenir un troisième mandat en tant que secrétaire général du parti, et par extension président. 

Nous n’avons pour l’instant pas plus d’information sur les circonstances entourant cette manifestation ni comment la personne qui en est à l’origine a pu installer ces banderoles dans la très surveillée ville de Pékin. 

La Deutsche Welle rapporte qu’un journaliste de l'Associated Press s'est rendu sur les lieux jeudi en fin de journée et n'a vu aucune bannière, mais a constaté une trace noire au niveau du rebord du pont (a priori liée à l’incendie). Selon lui, il y avait une forte présence policière sur le site jusqu’à la fin de la journée. Selon la Police chinoise, rien “d’inhabituel” ne se serait produit.

On peut néanmoins voir des agents de police embarquer une personne sur le pont et détacher la banderole sur d’autres images de l’événement.