Paris : 10 expositions gratuites pour bien commencer l’année 2023
Des photographies de Martin Parr à l'érotisme dans l'art, en passant par l'histoire des épidémies et une rétrospective d'un Street Artiste voyageur, la rédaction de Connaissance des Arts a sélectionné pour vous 10 expositions gratuites à découvrir pour bien commencer l'année 2023.
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1/10
Sous le signe de l’orange
Sublime invitation au voyage dans des demeures d’exception, l’ouvrage du photographe Roland Beaufre, Under the sun – Around the world, publié aux éditions Rizzoli, offre un véritable régal d’esthète en nous ouvrant les portes d'univers paisibles et raffinés dans le monde entier. Afin de rendre hommage à cet opus, Antoine Broccardo a choisi de présenter un ensemble de pièces éclectiques autour d’un « fil » directeur, la couleur orange, évocatrice de chaleur et d’exotisme. On découvre ainsi une séduisante tenture murale carrée de Gio Ponti (1891-1979) dont la soie chaleureuse de tonalité corail, rehaussée de fils d’or et d’argent, invite dans les méandres d’un labyrinthe, orné au centre de la figure de deux archanges. Une autre pièce maîtresse est un meuble d’appui de Josef Hoffmann (1870-1956) en bois peint de couleur orange et placage d’acajou, dont les lignes modernistes et épurées laissent deviner une discrète influence orientale.
2/10
Le temps suspendu de Mimmo Jodice
Il fait partie de l’Arte Povera, mais si la plupart de ses confrères du mouvement résidèrent à Turin ou Rome, Mimmo Jodice ne quitta jamais sa Naples natale. Éloignée des centres névralgiques de l’art contemporain, mais bouillonnante, elle lui apporta « des sujets que je n’aurais jamais pu trouver autrement, écrit-il. L’Antiquité, par exemple, en naissant dans le centre historique de la ville, où il y a les ruines, les pierres romaines ou la mer. » La galerie Karsten Greve propose une trentaine de tirages, en noir et blanc (entre 20 000 € et 26 000 €), des séries Natura et Attesa. Se traduisant par attente, cette dernière est considérée par le photographe de près de 90 ans, comme son œuvre ultime. Il y témoigne d’un temps suspendu, avec des architectures très cinématographiques, des chaises esseulées devant la mer, des salles de théâtre vides ou des volets clos… figés dans une grande poésie. En parallèle, Mimmo Jodice s’attelle à un projet de fondation à Naples qui portera son nom.
3/10
L’Irlande de Martin Parr
Le Centre culturel irlandais accueille l'exposition itinérante des clichés de Martin Parr (né en 1952). Entre 1979 et 2019, l'emblématique photographe britannique a immortalisé l'Irlande. Visite du pape, courses équestres, salles de bal, vacances en bord de mer... Entre récit historique et reportage social, l'artiste a capturé des instants de vie dans un pays en pleine mutation. À la fois images documentations et instantanées, ces photographies reflètent également la marque de fabrique de Martin Parr : des œuvres décalées, drôles et touchantes qui attestent plus que jamais de son statut de « chroniqueur de notre temps ».
4/10
Chanel fait son numéro
Chanel célèbre ses plus grands parfums dans une exposition immersive où l’art s’octroie une belle place. L’une des salles dévoile une trentaine d’œuvres de Salvador Dalí, Philippe Halsman, Oskar Schlemmer, Jasper Johns, Robert Indiana, Weegee, Andy Warhol, Laurie Simmons… « Certaines sont directement inspirées du N°5 de Chanel, d’autres du chiffre 5. Toutes appartiennent aux collections de la maison », précise Hélène Fulgence, directrice du Patrimoine chez Chanel.
5/10
L’érotisme gagne la galerie Hélène Bailly
Réputée pour ses œuvres d’art impressionniste et moderne, la galerie Helene Bailly organise désormais des expositions temporaires, en faisant un pas vers l’art contemporain et en s'amusant dans le choix des sujets. Le premier développe le thème du nu, illustré par une quarantaine d’œuvres de médiums divers. Pablo Picasso y est invité avec une esquisse de femmes au harem, dialoguant notamment avec une toilette d’Henri-Edmond Cross, dans laquelle le peintre débute la méthode du chromo-luminarisme, qui en fait l’une des œuvres les plus importantes de l’exposition. Francis Picabia, Balthus, Jean Metzinger et Aristide Maillol sont aussi de la partie, ou encore la créatrice contemporaine Anissa Kermiche, dont les vases aux formes érotiques (à partir de 395 €) affirment leur hommage à certains des artistes précédemment cités.
6/10
Hans-Jörg Georgi, l’échappée belle
L’univers de Hans-Jörg Georgi est un monde fracassé, en quête de salut. Pour la toute première fois, ses travaux sont présentés en galerie, chez Christian Berst, défenseur de l’Art brut – après avoir été montrés en 2014 à La Maison Rouge. On y découvre une vingtaine de ses sculptures spectaculaires autour de la thématique des avions ainsi que ses dessins préparatoires (de 3500 € à 25 000 €). Un important catalogue est publié à l'occasion de cette exposition, avec un texte du philosophe François Salmeron. Né à Francfort en 1949, Hans-Jörg Georgi est privé de l’usage de ses jambes dès l’enfance par la polio et grandit dans des centres d’accueil. Sa soif d’évasion s’exprime librement à travers les avions de toutes sortes qu’il invente et façonne à partir de modestes cartons de récupération. Son imagination est sans limites pour concevoir ces aéronefs qu’il surnomme les « six étages », fonctionnant à l’énergie solaire et équipés de dortoirs, cliniques, discothèque ou bowling… Cette échappée belle est celle de l’humanité en quête d’un monde meilleur, aspiration utopique et planche de salut face à l’adversité. En d’autres termes, l’envol idéal et fascinant d’une myriade d’arches de Noé de notre temps.
7/10
Jean-François Rauzier, baroque
Pour son deuxième solo show à la galerie Guillaume, Jean-François Rauzier propose une nouvelle série d’une vingtaine de photographies (de 10 000 € à 20 000 €), inspirées du patrimoine baroque de la Haute-Souabe. Partant toujours de ses propres images, avec cette fois-ci des églises, synagogues, palais ou paysages allemands pour sujets, il les détoure à l’atelier puis les recompose à l’infini. Notamment dans les grands formats, ce qu’il nomme l’« hyperphotographie » repousse les frontières du médium.
8/10
L’histoire des épidémies, du XIVe siècle à 2020
La nouvelle exposition des Archives nationales, dont la préparation a commencé en 2018, est malheureusement toujours un sujet d'actualité, notamment avec la pandémie de Covid-19. Du XIVe siècle à 2020, elle retrace l'histoire de quelques maladies marquantes, telles que la peste, la variole, le choléra, la grippe et le VIH/sida en France métropolitaine. Elle souligne aussi l'impact des grandes épidémies sur la société française et l'évolution des politiques de santé. Châtiment divin, conséquence d'un environnement malsain, fait scientifique et médical, quelle que soit l'interprétation des causes, qui évolue au fil du temps, les Archives nationales montrent les liens forts entre le phénomène épidémique et les questions sociales, économiques, culturelles, voire morales à travers les réactions des sociétés. La plupart des pièces exposées proviennent des administrations centrales de l'État et des collectivités, des rois de France aux présidents, et de fonds d'archives privées. Toutefois, quelques prêts exceptionnels sont à voir absolument dans le parcours, à l'instar du plus ancien registre paroissial conservé en France, provenant de la commune de Givry (Saône-et-Loire), et de La Vie du Christ, retable de Keith Haring qui honore la mémoire des victimes du VIH/sida, prêté par la Ville de Paris et l'église Sainte-Eustache.
9/10
Une invitation à la rêverie et à la poésie
Du Donbass en guerre aux quartiers en destruction de Shanghai, en passant par Dakar et Rio de Janeiro, le Street Artiste Seth a peint ses personnages enfantins et ses vortex de couleurs aux quatre coins du monde. La rétrospective que lui consacre le centre d'art flottant Fluctuart met en lumière l'ensemble de son travail à travers des œuvres anciennes ou inédites : toiles, photos, carnets de voyage et créations in situ. Qu'ils jouent, lisent ou se cachent sur un mur ou dans la péniche, ses énigmatiques petits garçons et filles sans visage semblent hors du temps et inviter les spectateurs à la rêverie et à la poésie. Les vortex du « globe-painter » deviennent alors des portes ouvertes vers des mondes imaginaires.
10/10
Spirou, témoin de la guerre et de l’Occupation
À l'occasion de la sortie du quatrième et dernier tome de la série l’Espoir malgré tout d'Émile Bravo, aux éditions Dupuis,qui fêtent leurs 100 ans cette année, le Mémorial de la Shoah met en lumière la rencontre fictive entre Spirou et le peintre méconnu, figure de la Nouvelle Objectivité, Felix Nussbaum et de sa femme Felka, déportés en 1944 à Auschwitz. Le célèbre personnage de bande dessinée entre alors dans la tourmente de la Shoah : il découvre les déportations des Juifs depuis la Belgique. Parfaitement documenté, le dessinateur Émile Bravo décrit les conditions de survie du couple d’artistes juifs allemands et intègre Spirou dans leur quotidien précaire. La tétralogie, qui a reçu le Fauve d’Or de la meilleure série lors du 49e Festival de la bande dessinée d’Angoulême, permet de redécouvrir l'histoire et les œuvres de ce couple fauché par la Shoah. Aussi, la confrontation des planches du Spirou d’Émile Bravo aux œuvres originales de Felix Nussbaum, documents d’archives et images fixes et animées, permet de comprendre l’Occupation et les persécutions contre les Juifs en Belgique.